Le Japon se tire une balle dans le pied avec le mata-hara
Avec une population vieillissante, un faible taux d'activité féminine et un taux de fécondité pas extraordinaire le Japon pourrait rencontrer prochainement quelques soucis de croissance. Les chiffres ne sont vraiment pas bons pour le Japon, avec une population active qui ne cesse de diminuer voire de chuter. Des chiffres qui parlent : en 1995 le Japon comptait 87 millions d'actifs, 66 millions d'actifs en 2013 et des prévisions à 57 millions d'actifs en 2030.
Que font les japonaises ?
Et pourtant c'est pas faute de vouloir travailler mais il semble que la société japonaise a du mal à se défaire des vieilles traditions. 70% des japonaises quittent leur emploi après la naissance de leur premier enfant. Non pas qu'elles aient librement fait ce choix, mais c'est sous la pression de leur hiérarchie qu'elles démissionnent. Un harcèlement qui peut prendre toutes les formes : de la rupture de contrat, aux insultes, des heures supplémentaires qui n'en finissent pas, ...Ce harcèlement se nomme au japon le mata-hara ( maternity harassment ). Le mata-hara, cette tradition qui veut qu'une japonaise démissionne après son mariage ou au plus tard après sa première grossesse est en train de mettre le pays à genoux !
La cousine japonaise d'Angry Mum débarque
Malgré une législation du travail qui augurait d'un relatif progrès des droits des femmes au Japon, la discrimination à la maternité a perduré. Sayaka Osakabe est une japonaise en colère qui dénonce le harcèlement dont les travailleuses japonaises sont victimes quand la question de la maternité se pose. Victime elle même de ce harcèlement, elle a raconté dans la presse son parcours incroyable qui se soldera par deux fausses couches pour non aménagement de son temps de travail par son employeur. Après avoir fait condamner son patron Sayaka Osakabe a fondé le MataharaNet, devenue en quelque sorte le symbole des droits des femmes au Japon elle consacre son énergie pour que les japonaises ne soient plus obligées d'abandonner leur travail ou renoncer à une carrière pour cause de maternité.
Arte a rencontré Sayaka Osakabe : 12 minutes pour comprendre le mata-hara