La Fondation Wikimédia, qui gère l'encyclopédie collaborative en ligne Wikipédia, estime que la NSA viole la Constitution américaine à plusieurs égards et veut voir l'agence américaine condamnée en justice. Avec d'autres ONG, telles que Human Rights Watch et Amnesty International USA, elle a déposé plainte contre l'agence américaine du cyber-renseignement mardi 10 mars.
Son but est ambitieux : obliger la NSA à mettre un terme à son vaste programme de cybersurveillance, dont les détails ont commencé à être rendus publics en juin 2013, grâce à Edward Snowden. Pour ce faire, Wikimédia entend démontrer que l'agence américaine "viole le droit à la vie privée des Américains qui est protégé par le quatrième amendement de la Constitution et restreint la liberté d'expression garantie par le premier amendement", explique l'American Civil Liberties Union (ACLU), qui représente les plaignants devant la justice.
Démocratie en danger ?
La Fondation Wikimédia n'attaque pas tous les programmes de surveillance de la NSA en même temps, mais s'en prend précisément à l'un d'eux : "l'upstream".
Cette technique permet aux cyberespions de se connecter directement aux câbles qui transportent les données envoyées par Internet et de collecter ces informations. "En s'attaquant à l'épine dorsale de l'Internet [les câbles], la NSA fragilise la démocratie tout entière", souligne Lila Tretikov, directrice exécutive de Wikimédia.
"L'upstream" permet aux cyberespions de récupérer les conversations de tous les citoyens américains avec des personnes se trouvant à l'étranger. Pour l'Aclu, cela revient à suspendre un "énorme filet de renseignement au-dessus des États-Unis" qui menace la vie privée de tous les internautes.
"Si les gens regardent au-dessus de leur épaule avant de faire une recherche sur l'Internet, s'ils doivent reflechir avant de faire la moindre contribution sur le Web, Wikipédia et le monde entier sont perdants", prévient Jimmy Wales, fondateur de Wikipédia.
Source : France24