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Un tout petit rien – Camille Anseaume

Publié le 10 mars 2015 par Marylin Millon @leboudoirlitt
Un tout petit rien – Camille Anseaume

ANSEAUME, Camille. Un tout petit rien. Kéro, 2014, 247 pages, 17 €.

L'histoire :

La narratrice a vingt-cinq ans. Elle est célibataire, fêtarde, inconstante. Un jour, elle se retrouve enceinte de celui avec qui elle partage certaines de ces nuits, guère plus. Lui ne veut rien avoir affaire avec cet enfant, lui conseille d'avorter et la quitte. Elle ne sait plus quoi faire.

Ce que j'en ai pensé :

- Un roman très court, écrit sous forme de pensées, à la manière d'un journal intime un peu plus poétique que les autres. Et pour cause, l'auteur tient un blog où elle écrit ces billets. J'ai aimé le format de ce roman et la douceur de son écriture. Je rencontre rarement ce genre de lecture mais qu'est-ce que je les aime ! C'est , mais aussi , , drôle, . C'est plein de choses, plein d'émotions, et, oui, j'ai pleuré, j'ai eu très souvent une boule dans la gorge lors de ma lecture.

- La narratrice ne se nomme jamais, mais on sait implicitement et en se documentant sur Camille Anseaume, qu'il s'agit de son histoire. Ce livre, je l'ai vu et ressenti comme une catharsis parfaitement aboutie . Elle écrit pour elle, tout en s'effaçant assez pour en faire une histoire qui pourrait être universelle.
Les débats qu'elle tient avec elle-même sur l'avortement , ce droit qu'elle a toujours prôné et soutenu, jusqu'à ce qu'elle soit confrontée elle aussi à ce choix. Ce choix qu'elle préfèrerait ne pas avoir. Quelle jeune femme, sans situation, garde un enfant non désiré alors que le papa est parti ? C'est un débat entre elle, sa conscience mais aussi contre la société et la pression qu'elle fait peser sur femmes.

- Et puis que dire des passages où elle clame son pour cet enfant qu'elle ne connaît pas, qui n'existe même pas au début. Cette ambivalence des sentiments qui amène à une culpabilité exacerbée , celle de la future maman qui se sent nulle par rapport aux autres, qui pense ne pas mériter cet enfant.
La question du père évidemment, de ces familles " normales ". Elle explique particulièrement bien toutes les réactions gênées voire outrées lorsqu'elle annonce qu'il n'y a pas de papa. C'est terrible et en même temps, qui pourrait jeter la première pierre à ces personnes ? Certainement pas elle comme elle semble le dire entre les lignes.

- Enfin, ce qui est très beau finalement dans ce roman, c'est la question de la transition entre le statut d'enfant et de jeune femme insouciante, à celui de mère avec toutes les responsabilités que cela engendre. Une situation d'autant plus compliquée lorsque l'enfant arrive à l'improviste, sans être invité dans la vie de ses parents.
Il n'y a pas de pathos ici, et c'est aussi ce que j'ai apprécié.

En bref ?

Un roman coup de coeur, sur des questions aussi essentielles que la maternité et l'avortement.


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