Les réponses de Elizabeth Little 2,5/( (26-02-2015)
Les réponses (437 page) sort le 12 mars 2015 aux éditions Sonatine (traductin : Julie Sibony).
Site de l'auteure Elizabeth Little
L’histoire (éditeur) :
Après un procès qui a passionné l'Amérique, la jeune Janie Jenkins est reconnue coupable de l'assassinat de sa mère, la très fortunée et très mystérieuse Marion Dressner. Dix ans plus tard, le procès est révisé en appel, la libération de Janie scandalise le pays, convaincu de la culpabilité de la riche héritière. Janie est-elle coupable ou innocente ? Elle-même n'en a pas la moindre idée. Trop ivre la nuit du meurtre, elle n'a plus aucun souvenir de ses faits et gestes. Ne lui reste en mémoire que les deux derniers mots prononcés par sa mère, deux mots mystérieux qui vont la conduire à aller chercher les réponses à toutes les questions qu'elle se pose dans une petite ville du Middle West.
Mon avis :
« Si vous ne devez lire qu’un thriller cette année… » voilà une annonce un peu prétentieuse mais qui joue super bien son rôle : ça donne très envie de découvrir le premier roman d'Elizabeth Little.
Alors, alors ? Est-ce le livre est à la hauteur de cette accroche ?
Jane Jenkins, la narratrice de 27 ans, vient de sortir de prison. Accusée du meurtre de sa mère, elle a été condamnée à perpétuité, mais réussit à être libérée pour vice de procédure après 10 ans de peine. Traquée par la presse people, par ceux qui la considère comme un monstre et qui voudrait la voir pendue (dont le célèbre bloggeur particulièrement zélé Trace Kessler), et par certainement 90% de la population qui refuse de voir cette jeune fille coupable de matricide en liberté, elle tente de disparaître, tout en restant bien décidée à savoir ce qu’il s’est passé cette nuit d’été 2003 où sa mère a été retrouvée morte de 3 coups de carabine. Les preuves contre elle (ADN, résidus d’arme à feu présents sur elle, son nom écrit en lettre de sang par la victime avant de mourir) et sa mémoire défaillante ne lui permettent pas de savoir si elle a quelques choses à voir dedans (trop droguée et saoule pour se remémorer le moindre détail).
Vous dire que Jane Jenkins est attachante est un bien grand mot. Cette espèce de Paris Hilton (en un peu plus calculatrice et surtout douée d’intelligence) est véritablement une sale garce impertinente, née avec une cuillère en argent dans la bouche et qui nous laisse tout de même un certain doute quant à sa culpabilité. Et pourtant elle a quelque chose qui donne envie de la suivre, d’écouter ses sarcasmes et surtout d’être là quand elle découvrira la vérité. Coupable ou non ? La seule piste qu’elle a se limite à quelques mots prononcés par un inconnu le soir du drame. C’est mince mais les 10 années passées en cellule lui ont donné le temps nécessaire pour y réfléchir et potasser. Direction les Black Hills, dans le Dakota du Sud.
Les réponses est un thriller qui manque vraiment de tension (la seule vraiment palpable serait celle concernant la traque que subit Janie). Il est accrocheur et se lit bien, voire même très bien de part son style et sa construction. J’ai beaucoup aimé la présence des pièces qui entrecoupent la narration (SMS, Tweet, coupure de presse, billet de blog, rapport de police…) et qui permettent de plus s’impliquer dans les faits et donnent au lecteur plus d’informations que n’en possède la narratrice. On n’est pas simple spectateur de cette quête de vérité (ou d'identité) car l’auteure nous donne l’occasion d’en savoir plus que ce que le récit de Jane révèle. Le suspense est bien présent dans la mesure où il est difficile de savoir avant le dénouement ce qu’il s’est vraiment passé la nuit du meurtre mais il y a quelque chose de mou dans la narration qui m’a gâché la lecture.
Moi qui pensais me plonger dans un thriller haletant, sombre et perfide ça m’a fait tout drôle de me transporter dans l’ambiance décalée de cette petite ville du Dakota du Sud où atterrit Jane, it girl transformée en pauvre fille anonyme en mal d’Histoire. On se croirait presque tomber dans de la chick-lit. L’histoire de ce minuscule patelin atypique (cette fête annuelle est inclassable !) et ses habitants (issus des 5 familles fondatrices) donne une autre dimension à ce roman classé thriller. Même si le fil conducteur reste avant tout l’enquête avec son lot de découvertes concernant la victime Marion Elsinger (une femme connue pour sa vie mondaine et ses actions philanthropiques mais finalement bien secrète) il ne se révèle pas aussi palpitant que le laissait entendre la quatrième de couverture.
La comparaison avec Les apparences de Gillian Flynn n’est pas méritée selon moi. Même si la narratrice (de celles que vous aimez détester) possède une bonne dose d’humour sarcastique, Les réponses se relève au final assez terne (et ce n’est pas le rebondissement final qui me fera changer d’avis !). C’est une lecture qui n’aura pas été désagréable mais loin de ce à quoi je m’attendais.