PRÉMATURITÉ et risque élevé de troubles psychiatriques – Pediatrics

Publié le 10 mars 2015 par Santelog @santelog

Si de nombreuses études ont déjà documenté le risque cognitif et psychiatrique lié à la prématurité, cette étude a le grand intérêt d’un suivi jusqu’à l’âge de 30 ans. Ses conclusions, présentées dans la revue Pediatrics suggèrent un risque psychiatrique accru à l’âge adulte en dépit d’une moindre propension à l’excès d’alcool et autres substances.

De nombreuses études ont documenté une fragilité neurocognitive chez les enfants prématurés, avec, dans certains cas des différences structurelles dans le cerveau. Une étude internationale qui montre une association significative entre des déficits de performance chez ces enfants, à l’âge de 8 ans. D’autres ont identifié un risque de troubles du comportement et du développement. Une autre étude montre cependant que ces retards sont  » rattrapables  » avec un suivi cognitif et éducatif spécifique. C’est la première étude à regarder précisément le risque psychiatrique.

Les chercheurs de l’Université McMaster documentent ce risque psychiatrique à l’âge adulte chez 84 adultes nés avec un poids de naissance <1000 grammes vs 90 adultes nés avec un poids de naissance normal. L’analyse révèle qu’au début de la trentaine, ces jeunes adultes nés avec un faible poids de naissance

·   ont un risque presque divisé par 3 de développer un problème lié à l’alcool ou aux drogues,

·   mais multiplié par 2,5 de développer un problème psychiatrique comme la dépression, un trouble anxieux ou un déficit de l’attention ou hyperactivité (TDAH).

·   De plus, ceux d’entre eux, qui alors bébés de très faible poids de naissance ont reçu un cycle complet d’injections de stéroïdes avant la naissance ont un risque encore plus élevé (x 4,5 vs poids de naissance normal) de troubles psychiatriques, et ne sont pas épargnés par les problèmes d’alcool ou de toxicomanie.

En conclusion, l’étude identifie, sur un petit échantillon certes, des risques psychiatriques qui vont se développer 30 années plus tard. De nouvelles données qui devraient permettre de mieux détecter et prévenir le développement des troubles mentaux chez ce groupe à risque élevé.

Source: Pediatrics February 9, 2015 doi: 10.1542/peds.2014-3143 Mental Health of Extremely Low Birth Weight Survivors in Their 30s

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