Chronique « Futura (T1) »
Textes de Jean-charles Kraehn et Patricia Jambers, dessin de Jean-charles Kraehn,
Public conseillé : Adultes / Ado
Science-fiction – Aventure
Paru chez Paquet le 25 février 2015, 48 pages couleurs, 13.50 euros
L’histoire
Après 4 jours de rase-piste, Théo, Chérine et Barthélémy ont décidé de s’offrir un tour dans la mystérieuse et interdite “Terra incognita”. Pour y arriver, Théo a payé une prostituée pour s’occuper le garde et subtiliser l’engin volant militarisé.
Des que l’EVSEF décolle, les trois “rebels” mettent le cap sur la frontière. Sur les hauteurs de la vertigineuse faille envahie par la brume, le paysage et la tentation sont grandes. Y pénétrer serait un délit extrême, et qui sait quel danger s’y trouve ?
Tandis que les militaires enquêtent, l’appareil plonge dans la brume le long d’un petit ravin en pente douce…
Ce que j’en pense
Jean-charles Kraehn, auteur à succès (“Gil Saint-André”, “Les Aigles Décapitées”, “Tramp”, “Le Ruistre”…) se donne un nouveau challenge en créant en solo (ou presque) une série d’Aventure-SF.
Dans un registre qui peut faire penser à la série “Aldebaran” (de Léo) , il embraye sur un récit très classique (des aventuriers plongent sur une terre inconnue) pour y développer un monde fantastique et son bestiaire, sans oublier le contexte historique et politique.
Plein de bonnes résolutions, le résultat manque un peu de saveurs pour l’instant (espérons que cela évolue). La mise-en-place est peu mouvementée et les personnages sont vraiment stéréotypés (le triangle amoureux classique une femme, deux hommes). De plus, les dialogues typés “Djeuns” tombent plutôt à plat. Heureusement, l’humour assez présent, pimente un peu le plat, même s’il a tendance à dédramatiser l’aventure.
Côté dessin, j’avais vraiment apprécié le travail de Jean-Charles Kraehn sur ‘Bout d’homme” et les premiers “Gil Saint-André”. Son style “ligne claire”, semi-réaliste est toujours aussi lisible. Malheureusement, la “relative simplicité” de son encrage ne met pas particulièrement en valeur la faune et la flore qu’il invente.
Enfin, les couleurs numériques réalisées par Patricia Jambers (Mme Kraehn) sont trop simples et “flashy”. Elles baignent le dessin dans une ambiance “BD jeunesse” que je trouve mal adaptée.
Pour résumer, jean-Charles Kraehn tente une nouvelle aventure en plongeant dans la SF. Une mise-en-bouche, qui pêche un peu par le manque d’audaces, malgré de bonnes intentions (faunes et flores fantastiques et contexte politique) . Espérons que le niveau monte dans les deux prochains tomes.