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Les Américains peuvent désormais protéger leur résidence contre les intrusions de drones

Publié le 09 mars 2015 par Pnordey @latelier

La start-up américaine NoFlyZone propose à ses utilisateurs d’interdire aux drones de survoler leur propriété. Une manière d’encadrer leur usage pour faciliter leur développement.

Lundi 26 janvier 2015, aux aurores, un employé de la National Geospatial Intelligence Agency (NGA), décide de s’amuser un petit peu en pilotant le drone flambant neuf d’un de ses amis. Passablement alcoolisé, il perd le contrôle de l’appareil, qui s’introduit furtivement dans le jardin de la Maison Blanche, dérive un moment au-dessus de la pelouse et finit par s’écraser contre un arbre. Le système radar de la demeure présidentielle, censé donner l’alerte en cas de menace aérienne, n’a pas détecté le drone. L’histoire prête à sourire, mais que ce serait-il produit si le drone avait été bourré d’explosifs et piloté par un homme mal intentionné ? Le problème n’est pas isolé, ni 100%  américain. En France, près de 60 survols de drones ont été recensés depuis octobre. Fin février, des drones ont survolé Paris à deux reprises, suscitant de nombreuses inquiétudes en matière de sécurité et de respect de la vie privée. Lundi, c'était au tour d'une base militaire d'être survolée par l'un d'entre eux. Une entreprise américaine a donc décidé de proposer aux particuliers de prémunir leur résidence contre le survol de drones. Baptisée NoFlyZone, elle a vu le jour en février dernier et séduirait environ 10 000 nouveaux usagers par semaine, selon son fondateur, Ben Marcus. Il suffit aux utilisateurs de renseigner (gratuitement) leur adresse sur le site de l’entreprise, qui l’intègre alors dans sa base de données, qu’elle partage avec ses partenaires fabricants de drones. Ceux-ci assurent ensuite que les drones sortant de leurs usines évitent les zones indiquées.

Les Américains peuvent désormais protéger leur résidence contre les intrusions de drones

Pour le fondateur de NoFlyZone, les drones vont être amenés à jouer un rôle croissant dans notre quotidien.

Filtrer l’accès à son espace aérien

Le service ne fonctionne donc que pour les appareils issus d’entreprises partenaires. Pour l’heure, elles sont au nombre de six : trois fabricants de drones, deux fabricants de systèmes d’exploitation et un fournisseur de cartes. Autre bémol : bien qu’ils soient de plus en plus nombreux à l’être, tous les drones ne sont pas connectés à l’internet. Les appareils non connectés à la toile peuvent tout de même recevoir les données de NoFlyZone à l’aide d’un câble, mais les mises à jour sont ainsi moins fréquentes. Si le système est pour l’heure réservé aux particuliers, il sera bientôt ouvert aux entreprises, selon Ben Marcus. Le fondateur prévoit également d’intégrer à sa base de données les sites sensibles (aéroports, hôpitaux, écoles, centrales nucléaires…) et de rendre le système modulable : « Bientôt, nous allons mettre en place une application qui permettra aux usagers de filtrer l’accès à leur espace aérien. Ils pourront ainsi choisir quel type de drones sera admis dans leur propriété. Par exemple, il sera possible d’autoriser les drones de livraison, mais pas ceux équipés de caméras, ou d’autoriser l’accès aux drones d’un opérateur en particulier… » explique-t-il.

Les Américains peuvent désormais protéger leur résidence contre les intrusions de drones

Les drones pourraient servir à de nombreuses applications pratiques une fois suffisament encadrés pour ne menacer ni la sécurité ni la vie privée des citoyens.

Promouvoir l’usage des drones en encadrant leur fonctionnement

Le fondateur de NoFlyZone n’est pas pour autant un Ned Ludd des temps modernes farouchement anti-drones, bien au contraire. « Les drones peuvent être très utiles aux humains. Par-delà l’usage récréatif, ils ont de nombreuses applications pratiques et commerciales. » Si la loi américaine n’autorise pas la livraison de colis par des drones, empêchant ainsi des entreprises comme Amazon ou Alibaba d’y avoir recours, ils peuvent être utilisés de bien d’autres manières : des fermes et entreprises agricoles commencent ainsi à s’en servir pour la surveillance des récoltes. « Si les différentes applications possibles sont, pour moi, aussi prometteuses qu’incontournables, le public émet des inquiétudes en matière de sécurité et de vie privée, qui ralentissement l’adoption des drones à grande échelle. Nous avons créé NoFlyZone pour apporter une solution à cela. » Le bouleversement majeur que représente l’émergence des drones suscite débats et réflexions. L’architecte américain Mitchell Sipus établit un parallèle avec le développement de l’automobile au début du XXe siècle, et suggère une refonte de l’urbanisme et du cadre légal pour intégrer cette nouvelle donne. Il propose notamment le découpage des villes en trois types d’espace : ceux où les drones sont autorisés, ceux où leur présence est soumise à des restrictions et ceux où ils sont tout bonnement interdits. Le tout conceptualisé à l’aide du code couleur des feux de circulation. D’autres entreprises proposent des solutions concrètes plus radicales que celle de NoFlyZone, comme l’entreprise française Malou Tech. Son idée : un drone anti-drone, capable de capturer les appareils indésirables. Répondant au nom évocateur d’Interceptor, celui-ci fonce sur ses cibles à 130km/h et les capture à l’aide d’un grand filet. Une version alternative permet de prendre le drone en chasse pour retrouver son pilote. Donnant actuellement du travail à environ 3 000 personnes en France, les drones représentent un véritable marché dont les frontières réglementaires sont encore mouvantes.
 


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