D'un côté de l'Atlantique, la firme à la pomme devient ainsi la quatrième entreprise technologique (après IBM, Intel et Microsoft) à entrer dans le club exclusif des 30 organisations les plus représentatives du « capital » aux États-Unis. Qui plus est, elle en chasse un géant – historique mais toujours pertinent – des télécommunications, AT&T. A l'exact opposé, chez nous, c'est donc un acteur industriel fondé au XIXème siècle qui écarte de l'élite boursière la seule représentante du secteur des technologies, qui n'y sera restée qu'un peu plus de 2 ans…
Il faut se rendre à l'évidence : quoi qu'en disent nos élites (qui n'y comprennent décidément pas grand chose), la France est non seulement en retard dans sa transition numérique, la situation peut désormais être considérée comme critique. La plupart des grandes entreprises du CAC 40 sont de vénérables institutions (centenaires, pour beaucoup d'entre elles) dont quelques-unes semblent prendre la mesure des enjeux de la révolution en cours, mais dont la plupart n'y survivront probablement pas. Et derrière, qui pourra assurer la relève ? Apparemment, personne…
Les tenants de la ré-industrialisation à tout prix devraient se réveiller : leur combat est peut-être important (bien que, pour ma part, je ne le croie pas) mais il en est un autre – celui du « digital » – qu'il ne faut surtout pas négliger, car il déterminera encore plus certainement l'avenir de notre économie. Incidemment, il pourrait également constituer, par nature, une opportunité idéale de replacer l'Europe au premier plan et non uniquement telle ou telle nation. En tous cas, le passage à l'action est maintenant urgent !