Selma ou la longue marche de Martin Luther King. Je fais partie de ces personnes qui ne connaissent pas spécialement toute l’histoire de Luther King (je ne m’en cache pas) et je me dis qu’heureusement les films existent, cela me permet de remédier à ce problème (que ce soit sur ce sujet ou sur un autre). Si vous êtes comme moi, la lutte de Martin Luther King pour les droits civiques des Noirs en Alabama ne vous dit absolument rien, croyez-moi que Selma va vous rendre plus intelligent.
Comment vous expliquer que Selma est un film intéressant, mais pas captivant ? Il est intéressant, par son histoire qui ne se focalise pas sur le fait que Martin Luther King « fait un rêve ». Le film oscille entre explications de la situation, les décisions prises pour tenter de remédier au problème et les actions, en l’occurrence, les marches. Selma se retrouve parfois répétitif dans le propos, perdant à chaque fois l’entrain. Cela dit, les retranscriptions des marches, de la toute première dans Selma à la plus connue jusqu’à Montgomery, portent le spectateur et l’immerge dans l’horreur de la violence vécue à l’époque. Cette dernière y est brute, non dissimulée, forte, portant une puissance émotionnelle qui noue l’estomac. Cette vision est d’autant plus poignante qu’elle est réelle, tout s’est vraiment déroulé. C’est absolument horrible de constater que des personnes sont capables du pire juste pour empêcher d’autres d’obtenir des droits, sous prétexte qu’ils ne sont pas de la même couleur. Alors le public assiste à ces images fictives représentant la réalité et il est tout bonnement impuissant.
On reconnaîtra à David Oyelowo une très grosse ressemblance avec Martin Luther King et une présence à l’écran. Pourquoi avoir ajouté Malcolm X au tableau ? D’aucune utilité.
Selma pêche par sa redondance et son manque de vitesse, mais brille par son acteur principal et ses faits retranscrits avec beaucoup de véracité.
Sortie en salles le 11 mars;