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[Critique] Inherent Vice

Par Wolvy128 @Wolvy128

3-étoiles

Affiche inherent vice
Deux ans après le déroutant, mais non moins intéressant The Master, le réalisateur Paul Thomas Anderson et l’acteur Joaquin Phoenix remettent le couvert dans Inherent Vice. Le comédien y interprète le détective privé Doc Sportello. Un beau jour, son ex-petite amie (Katherine Waterston) surgit, en lui racontant qu’elle est tombée amoureuse d’un promoteur immobilier milliardaire : elle craint que l’épouse de ce dernier et son amant ne conspirent tous les deux pour faire interner le milliardaire. Mais ce n’est pas si simple… C’est la toute fin des psychédéliques années 60, et la paranoïa règne en maître. Doc sait bien que, tout comme « trip » ou « démentiel », « amour » est l’un de ces mots galvaudés à force d’être utilisés – sauf que celui-là n’attire que les ennuis.

Comme à son habitude, Paul Thomas Anderson livre à nouveau un très beau film sur le plan formel, celui-ci pouvant s’appuyer sur une mise en scène efficace et une photographie extrêmement soignée. Sans compter que la reconstitution des années 70 est également remarquable. Effectivement, des décors aux costumes, en passant par la bande son, aucun élément ne dénote et tous contribuent à renforcer l’ambiance psychédélique du long-métrage. Il faut dire que derrière un pitch relativement simple se cache en fait une histoire totalement labyrinthique, la faute aux quantités astronomiques de drogues ingurgitées par les différents protagonistes, Doc le premier. Du coup, le récit est nettement plus complexe qu’on aurait pu le croire au départ. Presque trop d’ailleurs puisque la narration alambiquée, la multitude de personnages et l’incompréhension des actions du héros finissent inévitablement par perdre le spectateur. Un défaut d’autant plus regrettable que le film n’évite pas non plus quelques longueurs avec une durée de près de 2h30.

Photo inherent vice
Reste que malgré le manque de clés d’interprétation laissées par le réalisateur, Inherent Vice peut tout de même compter sur une flopée d’acteurs inspirés pour captiver le public. A commencer bien sûr par Joaquin Phoenix, dont la régularité des performances depuis de nombreuses années forcent indéniablement le respect. Pour sa seconde collaboration avec Paul Thomas Anderson, il impressionne une nouvelle fois dans la peau d’un détective à l’esprit constamment embrumé par les substances qui l’entourent. Katherine Waterston, ensuite, se révèle comme jamais en ex-petite amie hypnotique et magnifique. Rayonnante et mélancolique, l’actrice marque durablement les esprits à chacune de ses apparitions. Enfin, Josh Brolin se montre convaincant en officier de police complètement névrosé. Alors que Reese Witherspoon, Benicio Del Toro et Owen Wilson assurent l’essentiel dans des rôles toutefois plus discrets.

En conclusion, Inherent Vice s’avère donc être un film techniquement parfait et porté par des acteurs habités. Dommage cependant que l’histoire trop alambiquée l’empêche de marquer, et surtout de captiver, véritablement le spectateur. Intéressant mais pas indispensable !



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