C’est une association inverse a priori curieuse, mais les personnes atteintes de la goutte ont un risque moindre de maladie d’Alzheimer. Pourquoi ? C’est ce que nous explique cette étude. Au centre de l’explication, l’acide urique qui s’accumule sous forme de cristaux dans la goutte mais qui pourrait aussi jouer un rôle neuroprotecteur. Les conclusions, présentées dans les Annals of the Rheumatic Diseases, envisagent donc l’acide urique, comme un candidat protecteur contre la maladie d’Alzheimer.
La goutte est un rhumatisme inflammatoire qui provoque des douleurs et un gonflement des articulations. Résultat d’une accumulation de cristaux d’acide urique dans l’articulation, la goutte affecte souvent le gros orteil, mais peut affecter des articulations plus importantes, comme le genou. Le goutteux, l’hyperuricémique d’aujourd’hui, est un patient multirisque : HTA, infarctus, diabète, insuffisance rénale. Déjà associée dans l’histoire à l’art de vivre et de manger, la goutte est liée à l’obésité, la consommation excessive d’alcool, mais aussi à la prise de diurétiques, en traitement de l’hypertension artérielle.L’acide urique est un déchet qui normalement devrait être éliminé par l’organisme. C’est aussi un composé antioxydant…
Les chercheurs de la Boston University, Harvard Medical School et de l’University of British Columbia rappellent que de précédentes études ont montré que l’acide urique est également un antioxydant, qui contribue donc à protéger contre les dommages cellulaires, une propriété qui pourrait » jouer » aussi favorablement pour prévenir contre le développement de la maladie d’Alzheimer.
Ici, ils ont travaillé à partir des données de 3,7 millions de patients, dont une partie a développé la goutte. Ces patients ont été suivis sur environ 5 ans pour évaluer leur risque de maladie d’Alzheimer. Enfin, les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion comme l’âge ou la prise de médicaments. L’analyse constate que :
· 0,5% des patients atteints de goutte ont développé la maladie d’Alzheimer, vs 0,8% des participants non atteints.
· » Avoir la goutte » est donc associé à une réduction de 24% du risque d’Alzheimer.
Il s’agit d’une association, mais qui pourrait avoir ses explications : l’acide urique est en effet également un antioxydant et sa capacité de protection contre des maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson et la démence a déjà été suggérée. Les chercheurs suggèrent donc que les niveaux élevés d’acide urique sont associés à un risque réduit de la maladie d’Alzheimer.
Ils concluent : » Ces résultats fournissent la première preuve en population générale de l’effet protecteur possible de la goutte sur le risque de maladie d’Alzheimer « . Ils et soutiennent le rôle neuroprotecteur prétendue de l’acide urique.
Source:Annals of the Rheumatic Diseases March 4 2015doi:10.1136/annrheumdis-2014-206917Gout and the risk of Alzheimer’s disease: a population-based, BMI-matched cohort study
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