Les Nuits de l’Alligator est un festival itinérant dédié à la musique blues et à toutes ses composantes : soul, folk, country, rock… L’intégralité des artistes programmés passe par Paris et quelques uns font le détour par une vingtaine de ville en France, dont Amiens ! Yes ! Habituellement je ne me rends pas à un concert sans connaître le répertoire de l’artiste, mais les festivals ont ça de bien qu’ils bousculent ces mauvaises habitudes et permettent de faire connaissance avec un tas de groupes passionnants, le tout pour un prix mini ! (ce qui n’est pas négligeable). Allez hop ! on découvre :
STREETS OF LAREDO : Hippies chics
Mélodies entraînantes construites comme des road trip en minivan sur la route scabreuse de la vie. Voix joviales et désireuses d’établir le contact, Streets of Laredo distille sont indie-folk avec générosité. Six musiciens se chargent d’ouvrir le bal de ce festival à la programmation prometteuse. Aller on écoute :
JOLIE HOLLAND : Madone country
Craintive comme un félin au poil hérissé, cachée dans un coin de scène une mèche épaisse recouvrant la moitié de son visage, Jolie Holland s’apprête à dévoiler le velours précieux de sa voix rauque et plaintive. Accompagnée de musiciens charismatiques : un guitariste vibrant autant que les cordes de son instrument, un bassiste cowboy avec son stetson visé sur la tête et un jeune batteur chevelu en transe, Jolie Holland prend doucement confiance et partage son groove bien faiteur. La madone aux yeux révulsés semble en communication avec les esprits pour donner un concert divin. Alleluiah let’s go :
HELL’S KITCHEN : Hélvètes undergroud
Enfin sont apparus les Hell’s Kitchen, de très loin le groupe que j’ai le plus apprécié ce soir là. Originaux, survoltés, ils ont offert au public amiénois un show électrique et vitaminé.
Sur scène le trio suisse mitonne ses chansons humant le bayou dans la moiteur d’une salle envoûtée. Alors quelle est leur recette miracle pour donner la banane à toute une foule ? Comme ingrédients il vous faut un guitariste qui cavale sur les cordes de ses gibson comme un cheval fou, un contrebassiste flegmatique et enfin un batteur espiègle concentré sur sa panoplie métallique et sonore. Mettez le tout dans une petite salle à l’assemblée curieuse prête à mouiller le maillot et chauffez à feu vif. La chanteur saisit vous donnera ses plus beaux riffs crasseux la jambe en extension, le bouquet garni des rythmiques dévoilera ses multiples arômes et la ligne de basse donnera tout son corps à l’ensemble. Un groupe ultra sympathique et doué à découvrir d’urgence :
http://www.youtube.com/watch?v=lQJshywjGGM
Parmi les artistes programmés uniquement à Paris lors de ce festival, j’aurai volontiers vu Sarah McCoy qui possède une voix bluffante, je vous laisse en juger ici :
Alors cybercopains, pas mal ce festival hein ? L’année prochaine vous en êtes ?
Crédit photo : Will Dum