The Book of Negroes // Mini-series. 6 épisodes.
BILAN
Co-produite entre CBC (Canada) et OWN Network (Etats-Unis), cette mini-série est l’adaptation du roman éponyme de Lawrence Hill. Sorti en 2007, ce roman canadien a remporté plusieurs prix et relate l’histoire d’Aminata, kidnappée en Afrique dans son propre pays et ensuite réduit à l’esclavage en Caroline du Sud. J’ai eu l’occasion de vous parler il y a peu du premier épisode de cette mini-série que j’avais trouvé plutôt intéressant. La façon dont la suite est dépeinte est tout aussi intéressante, en grande partie car l’esclave est un chapitre noir de l’histoire des Etats-Unis qu’il ne faut pas oublier. Et beaucoup de gens ne savent pas du tout ce qui s’est passé à cette époque, c’est aussi une partie de l’histoire canadienne. Une partie que l’on a aussi tendance à oublier un peu plus facilement que le rôle des Etats-Unis. Je n’ai pas lu le livre de Lawrence Hill et je ne peux donc juger de la qualité de l’adaptation, sauf que ce n’est pas bien grave étant donné que la qualité de la production est belle et bien là et que les épisodes s’enchaînent avec toujours plus de choses à nous raconter sur la traite des noirs à cette époque. Pour en revenir à l’Histoire, les canadiens sont dans le dénis. Ils n’assument pas leur part de responsabilité dans la traite des esclaves mais The Book of Negroes est là pour rappeler la place qu’ils avaient, en partie.
Bien évidemment que The Book of Negroes ne se concentre que sur le destin d’Aminata, mais afin de donner un peu plus d’envergure et d’ampleur au récit, celui-ci creuse un peu plus loin et nous permet de découvrir d’autres aspects de la vie à cette époque. On retrouve donc un peu ce qui avait fait le succès du film de Steve McQueen : 12 Years a Slave (qui avait alors remporté l’Oscar du meilleur film en 2014). L’histoire d’Aminata est touchante car l’on va suivre sa vie de son kidnapping dans son village de l’ouest africain à son arrivée sur le sol américain en passant par les mers. Et comment elle va réussir à s’en sortir malgré tout ce que les blancs peuvent faire de mal aux noirs. Car elle va aussi rencontrer de belles personnes au cours de son voyage qui vont l’aider. C’est une vraie aventure pleine de rebondissements, proposant une vision terrible des droits de l’homme à une époque encore récente (car finalement l’apartheid n’a pas encore 100 ans). Ce qui a toujours fait la force d’Aminata c’est le fait qu’être possédée par quelqu’un n’a jamais changé son esprit. Elle est restée la même, combative jusqu’au bout.
On va la voir grandir et évoluer au fil des épisodes, prendre petit à petit de l’ampleur et devenir de plus en plus forte. The Book of Negroes c’est aussi l’histoire du fameux Livre des Nègres, un registre militaire britannique recensant tous les passages des noirs sur des bateaux passant de Manhattan à la Nouvelle Ecosse. Elle veut revenir en Afrique, retrouver son pays, mais ce n’est pas facile car elle va aussi se rendre compte que finalement retrouver son chemin n’est pas ce qu’il y a de plus simple dans la vie. Elle va faire des tas de rencontres au fil de son voyage. A commencer par la Tyano (incarné par Lyriq Bent) puis ensuite Sam Fraunces (incarné par Cuba Gooding Jr.) et bien d’autres messages. Bien évidemment, The Book of Negroes n’est pas 12 Years A Slave et heureusement. Lou Gosset Jr a su apporter quelque chose de différent dans sa mise en scène qui laisse transparaître un peu plus l’émotionnel quand le film de Steve McQueen était très clinique et froide. Surtout dans la violence. Ici il y a tout de même quelque chose de beaucoup plus chaleureux, car il y a une vraie note d’espoir dans la mise en scène. La lumière, le regard sur le scénario, etc. tout cela fonctionne très bien afin de nous dépayser et de nous plonger ailleurs. Finalement, The Book of Negroes est une petite réussite qui mérite d’être vue.
Note : 6.5/10. En bref, une jolie mini-série qui mérite le coup d’oeil.