Suppressions de postes

Publié le 08 mars 2015 par Malesherbes

Le ministre du Travail, François Rebsamen, a assuré, mercredi 4 mars, que le plan d'économies annoncé le matin même par Areva ne conduirait pas à des suppressions d'empois. "Il n'y aura pas de licenciements" a déclaré le ministre sur France Inter, repoussant les craintes des syndicats face aux pertes record enregistrées par l'entreprise détenue à 87% par l’État.

Effectivement, il est possible que ces réductions d’effectifs ne conduisent pas à jeter des salariés hors de leur entreprise. Mais un certain nombre d’incertitudes subsistent. Tout d’abord, on nous parle de 1200 suppressions de postes. Qu’entend-t-on par poste de travail ? Même si le nombre d’entreprises industrielles s’est fortement réduit, dans les unités opérant en feu continu, chaque poste correspond à troisemplois, voire davantage. Il est donc vraisemblable que les réductions envisagées concerneront plus de 1200 salariés. D’autre part il est possible que, pour limiter le nombre de personnes à « recaser », l’entreprise mette en place des plans d’incitation au départ. Elle pourrait aussi traiter le cas des employés les plus âgés en recourant à des dispositifs de pré-retraite, ce qui ne serait pas sans conséquence sur l’équilibre des caisses qui verraient simultanément les cotisations fléchir et les sommes à verser augmenter.

Mais surtout, ce que l’on feint d’oublier, en de pareilles circonstances, c’est que, en l’absence de créations d’activités nouvelles en nombre suffisant, des suppressions de postes rendent plus difficile pour les jeunes arrivant sur le marché du travail l’obtention d’un emploi. Si a disparu le mécanisme en vigueur dans une société industrielle, où le fils, avec une formation limitée, venait souvent rejoindre le père dans l’entreprise puis le remplacer à sa retraite, globalement ce sont les vides laissés par des départs à la retraite qui offrent des possibilités d’emploi aux jeunes à la recherche d‘un premier travail.

L’annonce sacramentelle "Il n'y aura pas de licenciements" traduit le fait qu’on ne précipitera pas dans les affres du chômage des travailleurs en place, ce qui est évidemment plutôt satisfaisant. Mais elle masque une autre réalité : plus de 1200 postes sont appelés à disparaître et ils feront cruellement défaut à des jeunes en recherche d’emploi.

On limite la casse pour les anciens mais quid des jeunes ?