Il s’agit d, "A tout jamais",’un film belge, de la partie flamande de la Belgique ( dont peu de films sortent en France), qui aborde un sujet pas forcément très glamour sur le papier : la fin de vie et le droit à l’euthanasie.
En effet, ce film, réalisé par un certain Nic Baltazar, est basé sur des faits réels. Il est centré autour d’un homme, Mario Verstaete, atteint de sclérose en plaque, connu en Belgique pour son combat en faveur de ce droit. Il est décédé le 30 septembre 2002 après avoir été le premier homme en Belgique à avoir le droit à l'euthanasie.
Mais ce biopic consacré à Mario Verstraete est tout autant un film sur l’amitié qu’un film à thèse sur un sujet lourd : on y voit pendant les deux heures que dure le film avant tout la belle amitié à la vie à la mort entre deux hommes, Mario, et son meilleur ami, Thomas un médecin qui aura beaucoup de mal à accepter la sclérose en plaques qui frappe son meilleur pote.
Il faut dire qu’il ya plusieurs degrès à la SEP et celle qui touche Mario est particulièrement violente, une maladie qui attaque ses jambes qui ne le portent bientôt plus, son champ de vision se réduit, sa mémoire est de moins en moins performante....
En quelques années, Mario n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été, il ne veut pas devenir le fantôme, le légume, il est déterminé à partir dans la dignité en rejoignant l’association qui milite en faveur de l’euthanasie.
Ce combat, mené en première ligne, est difficile à vivre pour ses proches, dont évidemment Mario, prêt à tout pour aider son ami, mais pas à accepter cette idée trop radicale pour lui.
Une oeuvre qui fait le tour de la question de l'euthanasie, plus sous un angle humain que sociétal et c'est tout à son honneur, cela permet d' éviter le coté dossier de l'écran que l'on aurait pu redouter sur le papier.
Le film parvient à lutter contre l'écueil du pathos et du sentimentalisme inhérent à ce type de sujet, en mettant un peu d'humour dans certaines scènes (comme celle de l'achat du fauteuil roulant), et si le film ne nous épargne pas grand chose de la déchéance physique et mentale de son héros, on se sent rarement, coomme cela a pu arriver avec ce genre de fiction, dans la position du voyeur.
En effet, le cinéaste conserve toujours une pudeur et une dignité et n'oublie pas de toujours garder le cap sur l' humain avant tout. Sans être un grand film (la réalisation reste un peu trop neutre pour cela), ce "A tout jamais" reste un drame émouvant et sincère, qui mériterait d'être un peu vu malgré le flot des sorties hebdomadaires.