Certains auront peut-être regardé la cérémonie des César il y a quelques jours, et repéré que « Inupiluk » était nommé au César du Meilleur Court-métrage (qu’il aurait amplement mérité de remporter, mais je dois bien avouer ne pas avoir vu le vainqueur). Le film raconte l’accueil à Paris par deux potes trentenaires, Thomas et Thomas, de deux Inuits du Groenland venus faire un peu de tourisme dans la capitale avant de partir en Suisse pour une conférence. Les deux Inuits n’ont jamais quitté leur village et devaient être accompagnés par le père de l’un des deux Thomas, français installé au Groenland. Mais le père de Thomas a dû rester là-bas, et c’est donc le fils qui doit héberger les Inuits et leur servir de guide, avec l’aide de son pote Thomas.
Sur le ton réjouissant de la comédie, le film brille par sa liberté et son énergie communicative. Un humour irrésistible lie les deux duos, les Inuits ne parlant pas un mot de français, et les français ne parlant pas un mot de… euh, d’Inuit ? Le court-métrage suivant avec lequel il est couplé, intitulé « Le film que nous tournerons au Groenland », est lui un court documentaire, qui chronique la préparation de la suite de « Inupiluk », qui sera un long-métrage dans lequel les deux Thomas iront rendre visite à leurs nouveaux amis Inuits, dans leur village au fin fond du Groenland (et au passage rendre visite au père de l’un des deux Thomas). « Le film que nous tournerons au Groenland » voit donc le réalisateur Sébastien Betbeder et les deux comédiens, Thomas Blanchard et Thomas Scimeca, réfléchir au long-métrage à venir, imaginer l’intrigue, l’évolution des personnages, et quelques séquences qui parsèmeront le film. Un brainstorming réjouissant qui est aussi drôle et frais que le court-métrage vu juste avant, et a même donné lieu à un grand effet miroir, lorsque l’un des deux Thomas fit la remarque que ce film au Groenland en préparation passerait probablement essentiellement au MK2 Beaubourg, ce qui a valu un beau rire (de plus) parmi les spectateurs dudit MK2 Beaubourg.