Rungis-Express

Publié le 29 mai 2008 par Jacques Chirac

Mes Chers Compatriotes,

Comme vous avez pu le constater, ces derniers jours, je me suis absenté un chouïa. En effet - profitant de ces beaux jours qui nous ont été accordés par Saint Albert Simon - je suis parti à la pêche, accompagné de Groumph, mon ours slovène de compagnie. Je l'ai initié aux délicatesses de la pêche à la mouche et, en retour, le cher plantigrade m'a appris la pêche du saumon au coup de patte. Ça n'a l'air de rien, mais c'est très physique, on croirait pas. Vus nos talents respectifs, nous sommes revenus tous deux avec les louches en sang mains/pattes dans un état ce con second. En plus, il a fallu passer à la poissonnerie pour ne pas rentrer bredouilles et - outre le côté humiliant, et vu le prix du gas-oil - ça met le filet de sole au prix de la Rolex Présidentielle (non, pas au kilo, à la pièce).

Nonobstant ces péripéties, il est temps de reprendre le collier et de vous tenir derechef au fait des calembredaines et billevesées qui font ou feront un jour l'avenir de ce Cher Vieux Pays. Nous commencerons donc par une Revue de Presse :

Injustice 1 : Quand Yves Duteil prend un enfant par la main, ça lui rapporte des millions. Quand Michael Jackson fait la même chose, ça lui coûte des millions.

Injustice 2 : Quand l'office HLM fait tomber deux tours en banlieue, la foule en délire se masse pour applaudir et la télévision présente ça comme une grande avancée sociale. Ben Laden a essayé en centre ville, ça n'a pas été le franc succès escompté. Par contre, pour la couverture médiatique… Et on s'étonne du manque de logements sociaux.

Visite à l'aube : Dès l'heure légale (celle ou la police peut donner l'assaut), Nicolas Bruni-Sarkozy a rejoint la France qui se lève tôt pour travailler plus et ne pas gagner lerche beaucoup (pas lui, la France). Il faut bien tenir le Pauvre Moyen sous surveillance, afin qu'il ne morde point la main qui ne le nourrit que chichement. Conséquemment, le Président a été à Rungis. Il a commencé par les chambres froides, afin de se rafraîchir un peu les pendeloques, qui avaient été mises à dure épreuve dans la C6 blindée pendant le trajet Élysée-Rungis. Notons qu'il n'a pas visité les pêcheurs-poissonniers (un peu gavé au point de vue morues ?) et que sa voiture ne roule pas au gazole. Jusque là, tout à fait raisonnable. Puis, il a craqué et est revenu à ses goûts dispendieux : il a acheté une tranche de jambon (oui, oui, toute une tranche, vous ne rêvez pas) quel luxe ostentatoire !

Afin de permettre à la France qui se lève tôt de reconquérir un peu de PPDA (Petit Pouvoir D'Achat), le Président a ensuite suggéré aux pauvres d'aller faire leurs courses en Birmanie. Les généraux au pouvoir qui ont mis l'aide internationale dans leurs poches vont lancer des soldes sur les produits de première nécessité. C'est-y pas aimable à eux ?

Bien à vous,

Jacques