En 2014, les ventes d'armes «ont augmenté pour la sixième année consécutive», atteignant 64,4 milliards de dollars, contre 56 milliards en 2013, soit une augmentation de 13,4%, affirme ce document rédigé par le cabinet d'experts IHS Janes, basé à Londres.
«Ce chiffre record a été alimenté par une demande sans précédent des économies émergentes pour des avions militaires et la hausse des tensions régionales au Moyen-Orient et (dans la zone) Asie Pacifique», explique Ben Moores, de IHS Janes.
Le rapport, qui couvre quelque 65 pays, indique que Riyad est désormais le plus gros acheteur d'armes au monde, avec des importations atteignant 6,4 milliards de dollars.
L'Arabie saoudite, deuxième en 2013, détrône l'Inde (5,5 milliards) et devient du même coup le «plus important marché» pour les États-Unis.
«Les importations saoudiennes ont augmenté de 54%», et grimperont encore de 52% en 2015 pour atteindre 9,8 milliards de dollars, poursuit le rapport.
«En 2015, un dollar sur sept dépensé pour l'achat d'armes (est déboursé) par l'Arabie Saoudite», insiste IHS Janes, soulignant que «le Moyen-Orient est le plus gros marché régional» pour les ventes d'armes, avec quelque 110 milliards de dollars d'importations potentielles pour la décennie à venir.
À eux seuls, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont importé 8,6 milliards de dollars d'équipements militaires en 2014, soit davantage que toute l'Europe de l'Ouest.
Du côté des exportations, le rapport note qu'avec des ventes atteignant 23,7 milliards de dollars, les États-Unis «fournissent un tiers de toutes les exportations (mondiales) et ont été le principal bénéficiaire de la croissance» du marché.
La Russie, qui fournit principalement la Chine, est le deuxième plus gros exportateur de matériel militaire, avec des ventes totalisant 10 milliards de dollars, soit 9% de plus qu'en 2013.
Toutefois, «après des années de croissance, les exportations russes font face à des difficultés» et «une chute des exportations est envisagée en 2015», une tendance que pourraient accentuer les sanctions imposées par les pays occidentaux dans le cadre du conflit ukrainien, estime le rapport.
La chute des prix du pétrole devrait en outre avoir «un impact dévastateur» sur certains clients de Moscou, comme l'Iran et le Venezuela.
Derrière les États-Unis et la Russie, la France se classe au troisième rang mondial des pays exportateurs d'équipements de défense (4,9 milliards de dollars), suivie par le Royaume-Uni (4,1 milliards), l'Allemagne (3,5 milliards), l'Italie (1,9 milliard), Israël ((1,7 milliard) et la Chine (1,5 milliard).
IHS Janes note que Pékin, auparavant cinquième importateur d'armes mondial, est maintenant à la troisième place.
La Chine «continue d'avoir besoin d'une assistance militaire aérospatiale de la Russie», remarque Paul Burton, un expert du cabinet, estimant que le budget alloué à ces dépenses «va continuer à augmenter très rapidement».
Le rapport présente également la Corée du Sud, qui a exporté pour 740 millions de dollars d'équipements en 2014, comme «l'étoile montante» des vendeurs d'armes en Asie.
Concernant les entreprises exportatrices, le trio de tête est constitué de groupes américains (Boeing, Lockheed Martin et Raytheon), le constructeur européen Airbus occupant la 4e place.
IHS Janes précise que l'ensemble de ces données ne correspond pas nécessairement aux chiffres officiels en raison d'une base de calcul différente.
Source : LaPresse