Soixante-dix ans après sa naissance et cinq ans après sa mort d’un cancer, le Festival Écrans Mixtes rend hommage à Werner Schroeter, qui fut — au côté de Fassbinder, Herzog, Schlöndorff, Syberberg ou von Praunheim — l’un des représentants les plus originaux et les plus fantasques du Nouveau Cinéma Allemand apparu au milieu des années 1960.
La soirée aura lieu lundi 9 mars à partir de 19h00 au Goethe Institut
Le programme
- 19h : Conférence werner Schroeter par Didier Roth-Bettoni, journaliste et écrivain
- 20h : Pot offert
- 20h30 : Projection La Mort de Maria Malibran
Goethe Institut, 18 rue François Dauphin – 69002 Lyon, Site : www.goethe.de/lyon
Le site du festival Ecrans Mixtes : http://festival-em.org/
Werner Schroeter
« Dès ses premiers films, il impose un univers absolument singulier, poétique et baroque, où la mort et la passion se côtoient au sein de réalisations marquées par son goût absolu pour l’opéra. S’il dirigera à de nombreuses reprises des mises en scène d’opéra et de théâtre, c’est d’abord à l’écran qu’il fera vivre ce culte pour les destins et les sentiments plus grands que nature et les figures féminines hors normes, de la Callas (objet de ses premiers courts métrages) à la figure de sa muse transgenre Magdalena Montezuma (l’héroïne tragique du Roi des roses, 1984), de la cantatrice mythique Maria Malibran (à qui il consacre en 1971 un chef d’œuvre underground qui sera diffusé durant cet hommage) à Isabelle Huppert qui l’accompagne dans trois de ses films tardifs (dont le documentaire Poussières d’amour, où elle rencontre d’anciennes chanteuses d’opéra).
Inventeur de formes, raconteur d’histoires où le réalisme brut n’a que rarement sa place, filmeur de corps et de désirs dont la norme est exclue, Werner Schroeter est à coup sûr un des cinéastes les plus gay, les plus queer, les plus camp, les plus kitsch et, pour tout dire, les plus étourdissants qui soient… «
Didier Roth-Bettoni
La mort de Maria Malibran de Werner Schroeter
Avec Ingrid Caven, Magdalena Montezuma,
Christine Kaufmann, Candy Darling, Manuela Riva
Allemagne – 1971 – 1h44 – VOSTF
Synopsis
Inspiré par la cantatrice qui enflamma les esprits au début du 19ème siècle avec sa tessiture exceptionnelle, l’intensité de son chant, sa beauté brune et sculpturale, et dont la disparition prématurée à l’âge de 28 ans, épuisée par son art, ne fit qu’attiser le culte romantique, La Mort de Maria Malibran exalte la femme mythique, l’artiste, la diva, la déesse, la star, en une succession de visages magnifiés par leurs maquillages de scène et leurs lentes évolutions ; des duos, des trios de visages auxquels la musique sert de voix. (Extrait du programme de la rétrospective Schroeter au Centre Beaubourg).