Les télomères, ces marqueurs de longévité ou témoins de notre horloge biologique sont à nouveau au cœur de cette recherche de la Brigham Young University. Mais ici, si l’association de leur longueur avec la durée de vie est à nouveau confirmée, c’est une nouvelle relation qui est identifiée, cette fois avec le risque de maladie pulmonaire, de fibrose et d’emphysème. Bref, un nouveau facteur génétique identifié pour les maladies pulmonaires, qui s’aggraverait au fil des générations et pourrait venir s’ajouter au facteur tabagisme.
Jonathan Adler, professeur adjoint de physiologie et biologie du développement à l’Université Brigham Young pourrait savoir quand la plupart d’entre nous va mourir. Certes, ce n’est pas au jour près mais sa recherche sur ces minuscules horloges biologiques attachées à nos chromosomes, les télomères, confirment leur caractère de marqueurs de longévité : Les télomères, ont déjà été bien documentés comme biomarqueurs du vieillissement. Ce sont des » capuchons » de protection composés de séquences d’ADN répétitives situés aux extrémités des chromosomes qui raccourcissent à chaque fois qu’une cellule se divise. Ces combinaisons d’ADN et de protéines permettent aux chromosomes de rester stables, mais lorsque les télomères raccourcissent et se désagrègent, les cellules vieillissent et meurent. Ainsi, des télomères plus courts ont été associés à une espérance de vie diminuée, des télomères plus longs associés à la longévité.
Mais la longévité n’est pas la seule indication apportée par ces brins d’ADN. Des télomères plus courts indiquent également une plus grande de lésion de la moelle osseuse, de maladie de foie, de maladie dermatologique et de maladies pulmonaires. L’auteur, expert du télomère –il y travaille depuis 30 ans- vient d’identifier un nouveau lien entre télomères et maladie pulmonaire : » Nous constatons que les personnes souffrant de maladies pulmonaires ont des télomères plus courts « . Ses nouvelles recherches menées avec des collaborateurs à l’Université Johns Hopkins montrent une association avec la fibrose pulmonaire et l’emphysème.
Sur l’emphysème : Les chercheurs constatent qu’une partie des patients qui développent l’emphysème présentent des mutations sur l’un des gènes responsables du maintien des télomères. Des mutations dans les gènes des télomères ont déjà été associées à la fibrose pulmonaire. Ces mutations ont des implications sur l’hérédité : les familles portant ces mutations » des télomères » partent avec des télomères plus courts, à chaque génération le risque de maladie s’aggrave et la maladie se développe plus précocément.
Alors que la maladie pulmonaire est la 3ème cause de décès, l’identification de ces mutations responsables sur les gènes des télomères a des implications en Santé publique. Car, en s’ajoutant au facteur tabagisme, ce facteur génétique pourrait encore accroître le risque pulmonaire.
Sources: Journal of Clinical Investigation et Chest (In Press) via Brigham Young University We’re all going to die; DNA strands on the end of our chromosomes hint when
Plus d’études surles Télomères