Je rappelle la toute récente parution de l’Archangélique et autres poèmes de Georges Bataille dans la collection Poésie Gallimard
VI
Les mots du poème, leur indocilité, leur nombre, leur insignifiance, retiennent sur le cœur l’instant impalpable, baiser lentement appuyé sur la bouche d’une morte, ils suspendent le souffle à ce qui n’est plus rien.
La transparence de l’être aimé, miraculeusement indifférent, ce qui égare, égaré dans le cristal innombrable de la lumière : n’y penser jamais plus.VII
L’éclair tue
retourne les yeux
la joie
efface
la joie
effacée
vitre de mort
glacée
ô vitre
resplendissante
d’un éclat qui se brise
dans l’ombre qui se fait
je suis
ce qui n’est pas
j’ouvre
les dents mêlées
des morts
et les grincements de la lumière
qui m’enivre
de l’étreinte
qui s’étouffe
de l’eau
qui pleure
de l’air mort
et de l’âme de l’oubli
mais rien
je ne vois
rien
je ne ris plus
car à force de rire
je transparais.
Georges Bataille, L’Archangélique et autres poèmes, préface de Bernard Noël, Poésie/Gallimard, n° 419, 2008,p. 98 et 99
Georges Bataille dans Poezibao :
note bio-bibliographique, extrait 1
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