deuxième journée de travail des Rencontres à Fontenay-sous-Bois avec ce matin le débat Migrations et expressions artistiques en Europe, l'art peut-il faire évoluer les mentalités où intervenaient Gerard Noiriel, l'incontournable historien spécialiste des questions de l'immigration directeur de recherche à l'école des Hautes Études en Sciences Sociales et Jack Souvant metteur en scène du Colleçtif Bonheur Intérieur Brut et du spectacle Ticket sur l'immigration clandestine. En fin de débat je suis intervenu en plaçant mon intervention dans le contexte de la journée 8 mars, journée l'internationale de la Femme. Voici l'essentiel de mon intervention qui a retenu l'attention de l'auditoire.
" Pendant longtemps, la perception ainsi que les travaux de recherche sur l'immigration se sont concentrés sur les travailleurs migrants de sexe masculin, la migration étant strictement considérée selon une perspective économique, renforçant ainsi l'image d'un modèle unique de la femme migrante suivant son mari et ses enfants, sans statut juridique indépendant.
La décision de migrer pour les femmes est souvent étroitement liée à des phénomènes sexo-spécifiques tels que la féminisation de la pauvreté, les relations inégales entre les sexes, la violence sexuelle, notamment dans les situations de conflit armé et, plus généralement, la discrimination politique et culturelle mis en place par les structures du pays d'origine, qui portent atteintes aux droits des femmes.
Les femmes représentent plus de 45% de la population migrante au sein de l'Union Européenne, et bien que la majorité accompagne ou rejoint un membre de leur famille, un nombre croissant de femmes migrent de leur propre initiative et selon leurs propres termes, à la recherche d'une vie meilleure pour eux-mêmes et leur famille restée au pays.
Malgré leur part importante des flux migratoires vers l’Europe, elles ont été relativement invisibles dans l’espace public des pays d’accueil, que ce soit en termes d’objet de recherche, de cibles médiatiques ou de mobilisations collectives. Depuis les années 90, elles ont investi le devant de la scène comme cible et comme acteur social et politique. Ma question: Quelles sont les représentations des migrantes dans les médias et dans les productions cinématographiques, dans la littérature et les arts plastiques, et les images que les femmes migrantes construisent d’elles-mêmes à travers leurs mobilisations et leurs discours sur l’exil? "