Il m'arrive quelque fois de vivre une grande détresse et vouloir pousser plus loin l'inconfort pour sortir errer dans les rues, trouver une bibliothèque d'une université que je ne connais pas et marcher dans les couloirs ne sachant ce que je cherche vraiment. Comme quelqu'un qui est tombé très bas et ne peut s'enfoncer plus loin, alors il va quêter un savoir pour trouver une réponse à son angoisse. Il faut croire que mon indécision était si tangible qu'un homme s'avance vers moi, on ne sait d'où il sort et me demande ce que je cherche. Je lui dis tout naturellement : la lettre "C". "C" , répète-t-il étonné ? Qu'est-ce que "C" ? Je dis comme "A" , "B" , "C", irritée par sa curiosité. De quoi se mêle-t-il ce bonhomme à l'allure d'étudiant mais qui pourrait être un surveillant déguisé en étudiant, les écouteurs autour du cou. Je lui dis "C" pour Cixous. Rien . De plus en plus étonné, il devient suspecte à mon égard. Je donne un prénom : Hélène Cixous. Je ne parle tout de même pas de Dieu pour qu'il me regarde hébété. Vous savez, il est préférable d'utiliser l'internet. Savez-vous utiliser l'internet ? C'est tellement plus facile. Je suis au summum de l'irritation. Et je m'entends dire presque en colère : Bien sûr j'utilise l'internet, je suis écrivain, c'est bien la première fois que j'ai à me justifier de consulter des livres à la bibliothèque. Voulant m'obliger à utiliser le répertoire informatique, je lui rétorque : je préfère m'inspirer en regardant tous les livres. Ah, dit-il, comme dans une librairie. Oui, merci quand même pour le conseil. Franchement, pour qui me prend-il, cet importun. Ce n'est pas parce que j'ai l'air perdue, un sac accroché à ma taille, pour me sentir plus légère, que suspectait-il ce surveillant estudiantin. Tout le monde est une menace aujourd'hui, pour tout le monde.
Il m'arrive quelque fois de vivre une grande détresse et vouloir pousser plus loin l'inconfort pour sortir errer dans les rues, trouver une bibliothèque d'une université que je ne connais pas et marcher dans les couloirs ne sachant ce que je cherche vraiment. Comme quelqu'un qui est tombé très bas et ne peut s'enfoncer plus loin, alors il va quêter un savoir pour trouver une réponse à son angoisse. Il faut croire que mon indécision était si tangible qu'un homme s'avance vers moi, on ne sait d'où il sort et me demande ce que je cherche. Je lui dis tout naturellement : la lettre "C". "C" , répète-t-il étonné ? Qu'est-ce que "C" ? Je dis comme "A" , "B" , "C", irritée par sa curiosité. De quoi se mêle-t-il ce bonhomme à l'allure d'étudiant mais qui pourrait être un surveillant déguisé en étudiant, les écouteurs autour du cou. Je lui dis "C" pour Cixous. Rien . De plus en plus étonné, il devient suspecte à mon égard. Je donne un prénom : Hélène Cixous. Je ne parle tout de même pas de Dieu pour qu'il me regarde hébété. Vous savez, il est préférable d'utiliser l'internet. Savez-vous utiliser l'internet ? C'est tellement plus facile. Je suis au summum de l'irritation. Et je m'entends dire presque en colère : Bien sûr j'utilise l'internet, je suis écrivain, c'est bien la première fois que j'ai à me justifier de consulter des livres à la bibliothèque. Voulant m'obliger à utiliser le répertoire informatique, je lui rétorque : je préfère m'inspirer en regardant tous les livres. Ah, dit-il, comme dans une librairie. Oui, merci quand même pour le conseil. Franchement, pour qui me prend-il, cet importun. Ce n'est pas parce que j'ai l'air perdue, un sac accroché à ma taille, pour me sentir plus légère, que suspectait-il ce surveillant estudiantin. Tout le monde est une menace aujourd'hui, pour tout le monde.