Magazine Cinéma
C'est la narration qui casse l’image. L'image est à la solde de la narration et non au service de l'émotion, du ressenti. Elle n'existe pas par elle même, elle est assujetti à la narration, celle çi amenuise sa portée, étouffe son audace, la prive de son aura, la castre de sa beauté, la maintient dans le rôle subalterne de captation, d'enregistrement. Comme l'imprimerie a réduit à néant la beauté des codex et leurs enluminures, cet entrelacement, porteur de sens, de l’image et du texte, l’emprise de la narration sur l’image, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, a appauvrit notre perception, obscurci nos sens et obombré nos désirs. La narration a réduit l’image à un rôle de faire valoir, à un rôle d’un pantin servile et obéissant de la narration.
Quand l'image retrouve sa place pleine et puissance, alors on parle de cinéma expérimental, alors qu'il est n'est que l'essence même du cinéma. Qu’il n'est que cinéma.