Mon père, si il avait encore été vivant, aurait adoré. Il doit jubiler là-haut. J'ai osé, pour honorer sa mémoire, porter un de ses gilets, jaune comme c'était populaire en 1974, rappelant un peu le capitaine Kirk de Star Trek.
Domicile Conjugal
L'Amour en Fuite tous de Truffaut.
J'ai déjà Les 400 Coups,
Avoir le cycle Doinel en entier pour si peu, l'idée me plait beaucoup.
(Il ne manque qu'Antoine & Colette et Baisers Volés, je cherche, je cherche avec mon 10$ bien enligné)
J'ai même trouvé Spartacus, le seul Kubrick que je n'ai jamais vu, pour 7$ en blue-ray.
(pas vu surtout parce que ce n'est pas entièrement Kubrick et que cette époque de l'histoire ne m'attire pas trop).
Et Fargo dont je vous ai un peu parlé cette semaine.
Ce con, animé par une excitation qui commençait à m'agresser, j'allais le croiser à nouveau dans le stationnement alors qu'il allait passer a un cheveux (mal peigné) de faire un accrochage avec ma voiture car il ne regardait absolument pas ou il reculait.
Je lui aurais pêté la gueule. D'abord pour m'avoir bousculé inutilement dans la magasin, puis pour m'avoir presqu'accroché dans le stationnement. Sa seule coupe de cheveux était une insulte à l'ésthétique de notre planète.
J'avais aussi trouvé par terre dans le magasin un petit papier qui disait:
3 mars, 12h30, Hôtel Québec.
Ça m'avait intrigué. Je réalisais que nous étions ce même jour. Et que j'avais du temps à tuer. Qu'est-ce que c'était? Dans un hôtel...peut-être que c'était un rendez-vous galant? une transaction illicite, un échange d'argent avec un inconnu, que je pourrais incarner et ensuite me pousser avec une fameuse cagnotte. Trop de temps devant moi. Pas arrivé souvent ces derniers temps. Trop de temps pour penser aussi. Je m'y suis rendu a l'heure prévue.
Il y avait bien un rassemblement et une fois qu'on a pris mon manteau, on m'a aussitôt accueilli comme un ami...parmi un rassemblement de trekkies...
Wut?
CAPITAINE KIRK! m'accueillait-t-on. Ce que je considérais comme une insulte supplémentaire. puisque j'ai toujours trouvé que William Shatner était moulé gros dans son t-shirt jaune de Star Trek à bord de l'enterprise.
J'ai demandé a un homme qui s'était collé une tête de Ferengi si il avait utilisé de la colle pas trop vilaine pour la peau pour s'y faire.
"Non, mais ça ne prend que deux semaines à soigner les brûlures sur la peau" m'a répondu la bibitte.
Nerd et masochiste.
Ce rassemblement avait un caractère particulier car tout le monde pleurait la mort de Leonard Nimoy, l'acteur qui jouait Spock, décédé la semaine dernière à l'âge de 83 ans. L'atmosphère était chargée. J'ai senti un vent d'hostilité quand j'ai souligné à quelques bêtes et quelques assistantes sexy que cet acteur avait eu un chèque de paie drôlement gagné, alors que sa carrière et sa fortune aura été bâtie principalement à jouer le contraire de ce que l'on demande à un acteur: un personnage sans émotions.
Better go where no man has gone before, dude.
Ou on te tue.
J'ai recroisé la drôle de tête vue précédemment. Il m'a fait un signe de vulcain. Je voyais bien qu'il tentait d'incarner Spock. Il avait même les oreilles et tout.
Ne serais-ce que pour outrage au paysage visuel de ma planète.
"Spock is dead" que je lui ai dit, froidement.
"I am not spock" m'a-t-il répondu.
"T'en as la sale tête, motherfucker" que je lui ai dit, de plus en plus en mode duel.
"I am Spock" a-t-il alors dit.
Je ne comprenais plus rien.
Mais lui il savait.
Il connaissait son Leonard Nimoy.
Ils étaient tous supérieurs à ma petite race d'humain.
Ils étaient Trekkies.
J'étais à peine un Moldus...