Un petit film d'horreur tout ce qu'il y a de plus prévisible, abusant de jump scares et autres effets archi-vus et revus, fondé sur une idée pourtant plutôt efficace et des interprètes au capital sympathie évident. De quoi s'amuser pendant la séance, mais rien de transcendant. A voir selon votre niveau de tolérance au genre, Lazarus Effect a quand même des allures de menu Best Of indigeste, avec son accumulation de clichés et sa tendance à basculer dans le ridicule en de nombreuses occasions. Distrayant tout de même.
Il est quand même dommage que le réalisateur du documentaire Jiro Dreams Of Sushi ne se soit pas senti plus inspiré que cela pour sa première oeuvre « fantastique ». On aurait pu penser qu'il aurait trouvé avec ce nouveau terrain de jeu le moyen d'expérimenter, de créer une oeuvre originale, ou au moins de tenter de se démarquer du reste de la production. Mais avec son Lazarus Effect, David Gelb semble s'être lui-même dressé des barrières, appliquant bien sagement le manuel du petit film d'horreur tout ce qu'il y a de plus prévisible plutôt que cherchant à faire dans l'inédit. On a ainsi l'impression constante de voir une oeuvre dénuée d'ambition, préférant suivre à la lettre des recettes qui ont maintes fois pu prouver leur « efficacité » (quand bien même seraient-elles un peu dépassées), quitte à très souvent verser dans le cliché et l'imagerie indissociables du genre : fillette flippante au milieu d'un couloir sordide, expériences scientifiques ratées, personnage aux pouvoirs surnaturels incapable de les contrôler, le tout dans un milieu retiré du monde extérieur.
Pourtant, le concept de base - sans être révolutionnaire pour autant - était plutôt propice à foutre les frissons... s'il n'avait pas déjà été vu en mieux ailleurs (enfin, façon de parler, attendez de lire la suite). En gros, Lazarus Effect est un mix entre L'Expérience Interdite et Hollow Man, avec un zeste de Lucy. Et c'est cet aspect « menu Best Of » qui en fait un film un peu indigeste : à force de piocher ses idées ailleurs, Lazarus Effect en fait trop et a souvent tendance à basculer dans le ridicule (combien de fois a-t-on vu des personnages aux yeux noirs, d'autres en train de léviter ou encore ayant des pouvoirs télékinésiques !). Les scènes « de flippe » se succèdent sans aucune cohérence, passant du genre horrifique psychologique au film de fantôme, ou d'un thriller lambda (les séquences de saisie du labo par exemple et ce qu'elles impliquent) à un pur délire grand guignolesque fantastique. On se demande régulièrement ce que veut réellement nous raconter le réalisateur, sur quel aspect du récit il faut plutôt se focaliser (la relation dans le couple principal ? Le passé trouble de « l'héroïne » ?). La faute sans aucun doute à un scénario qui part dans toutes les directions, probablement par excès de « générosité » (autant contenter tous les spectateurs).
Du coup, paradoxalement, malgré ses nombreuses séquences « effrayantes », aucune n'arrive à l'être complètement. On commence même par être agacés des trop peu subtils (ou honnêtes) jump scares dont David Gelb abuse, et l'on devine bien souvent à l'avance ce qu'il va se passer tant la mise en scène utilise des artifices vus et revus. Malgré tout, les interprètes ont un bon capital sympathie. On retrouve ainsi des acteurs plutôt convaincant : Olivia Wilde (que l'on avait vu dans le chef d'oeuvre Her ou dans Tron), Mark Duplass (Ma Meilleure Amie, Sa Soeur & Moi) ou encore Evan Peters (X-Men : Days Of Future Past).
La courte durée de Lazarus Effect en fait un film tout de même distrayant, que les
Titre original
The Lazarus Effect
Mise en scène
David Gelb
Date de sortie
11/03/15 avec
Scénario
Luke Dawson & Jeremy Slater
Distribution
Olivia Wilde, Mark Duplass, Donald Glover, Evan Peters & Sarah Bolger
Photographie
Michael Fimognari
Musique
Sarah Schachner
Support & durée
35 mm / 83 minutes
Synopsis : Une équipe de chercheurs universitaires découvre comment ramener les morts à la vie. Ils n'imaginent pas ce que leurs expériences vont déclencher.