La banque vient en effet de lancer une compétition sur ce thème, dans le cadre de son laboratoire d'innovation collaboratif. Sa cible est d'identifier de nouveaux produits et services susceptibles d'aider les millions de ménages ayant régulièrement des difficultés à boucler leur budget à mieux gérer leurs finances personnelles, en particulier en leur évitant le recours à des offres alternatives (avances sur salaire et autre prêts sur gages) qui entretiennent la spirale de l'endettement.
Le défi, premier d'une série annoncée, s'adresse aux entrepreneurs et aux organisations à but non lucratif, qui, si leur projet est retenu, peuvent espérer recevoir un financement à hauteur de 250 000 dollars (3 millions sont mis en jeu au total), ainsi qu'un accompagnement dédié, comprenant mentorat, apport d'expertise, accès à des partenariats… Dans la logique d'ouverture du FinLab, les candidatures seront évaluées par un panel de juges aux origines diverses (banque, mais aussi innovation, design, milieu associatif, capital risque…).
La démarche de JPMorgan Chase n'est (évidemment) pas philanthropique. Il ne s'agit pas non plus (seulement) de développer les moyens de transformer les populations vulnérables en futurs clients rentables. Non, sa motivation réelle est d'abord de profiter des opportunités qu'offre la révolution numérique d'ouvrir des marchés qui, jusqu'à présent, n'étaient pas intéressants pour les banques, mais recèlent désormais des gisements de valeur essentiels dans un contexte de croissance atone de l'activité.
Que ce soit le crédit (par exemple via le « crowdfunding »), les moyens de paiement électroniques, les services de base ou encore l'épargne, voire l'investissement, les startups de la FinTech démontrent que d'autres modèles – fondés sur des approches à coût marginal quasi-nul – peuvent désormais être envisagés dans tous les domaines de la finance personnelle. Et, dans de nombreux cas, ce sont des clientèles auparavant non servies par les institutions historiques qui sont ainsi atteintes.
Les banques sont inévitablement alléchées par une telle aubaine ! Malheureusement, elles sont, a priori, extrêmement mal équipées pour prendre position sur ces « niches », avec leurs infrastructures (techniques et humaines) lourdes, onéreuses et peu agiles. Alors, il ne leur reste qu'une solution si elles veulent malgré tout se lancer dans l'aventure : collaborer, sous une forme ou une autre, avec les acteurs – jeunes pousses, notamment – qui ont toutes les qualités requises pour réussir.