Première tentative : on commence par distinguer la bonne de la mauvaise influence et on finit par se rendre à l'évidence que notre petite distinction n'est pas dictée par un prétendu bon sens mais par le sens commun.
Autrement dit, nous sommes encore et toujours sous influence... de la doxa... de l'opinion, du "ON DIT" tout et le contraire de tout. Pas de chance !
Deuxième tentative : on s'échine et on affine en se disant qu'il y a influence et influence. Nuance ! Il y a tout de même une différence entre l'amour et la haine : l'une libère, l'autre enchaine. Mais ce répit est de courte durée parce qu'on aura vite fait de s'apercevoir que toutes les affections se valent. Disons que nous ne pouvons pas être libres et affectés en même temps.
Troisième tentative : on élève le niveau de conscience en évoquant une différence un peu plus probante. La différence entre la lumière et l'obscurité... entre le rationalisme et l'obscurantisme. Mais l'histoire a montré et démontré l'insuffisance de la lumière, les carences de la raison-mère.
La raison raisonne même lorsqu'elle déraisonne. Elle dissimule l'influence qu'elle fait subir sous couvert de convergence éthique, de conscience politique, de circonstance historique ou de raison d'État.
Et sous prétexte que l'État ne ment pas sans raison, on en a conclu qu'il a raison de mentir.
Quatrième tentative :
Comment ôter aux influences que nous subissons toute leur efficience, leur effervescence ?
Il y a une réponse d'école qui consiste à dire : qu'il ne faut pas que je sois ce qu'on a fait de moi mais CE QUE J'AI FAIT de ce qu'on a fait de moi. Une forme, ça se transforme si on ne veut pas être conforme à la norme : c'est à dire normal.
Cinquième tentative :
Nous avons aussi la réponse de la vie, qui est au courant du flux et du reflux des énergies et des mouvements de l'esprit.
Et que nous dit la vie ?
Que pour ne pas subir d'influence : il ne faut pas la faire subir... mais être et laisser être, en se disant que les influences ne sont ni bonnes, ni mauvaises, qu'elles constituent l'essence même de toute existence.
Conclusion :
La liberté ce n'est pas d'être ou de paraître SANS influence mais de savoir jusqu'à quel point nous sommes SOUS influence. C'est ce qu'on appelle l'intelligence.