Drame italien de Saverio Costanzo avec Adam Driver, Alba Rohrwacher, Roberta Maxwell, Al Roff, Geisha Otero, Jason Selvig, Victoria Cartagena, Jake Weber, David Aaron Baker, Natalie Gold, Victor Williams
Synopsis : Jude est Américain, Mina Italienne. Ils se rencontrent à New York, tombent fous amoureux et se marient. Lorsque Mina tombe enceinte, une nouvelle vie s’offre à eux. Mais l’arrivée du bébé bouleverse leur relation. Mina, persuadée que son enfant est unique, le protège de façon obsessionnelle du monde extérieur. Jude, par amour, respecte sa position jusqu’à ce qu’il comprenne que Mina commence à perdre contact avec la réalité.
Le réalisateur Saverio Costanzo a écrit le scénario de Hungry Hearts en 7 jours, après avoir lu le roman de Marco Franzoso intitulé “Il bambino indaco”. Hungry Hearts a été présenté au 71ème Festival de Venise où il est ressorti avec la Coupe Volpi de la meilleure actrice pour Alba Rohrwacher et du meilleur acteur pour Adam Driver. Le film est sorti le 25 février 2015. Il est distribué par Bac Films.
Hungry Hearts débute sur la rencontre et l’histoire d’amour d’un Américain et d’une Italienne à New York. La relation semble être « installée » quand la jeune femme tombe enceinte, s’ensuit le mariage et l’arrivée de l’enfant. Tout cela va très vite, le réalisateur présente la rencontre et l’installation du couple et le passage à la maternité sans s’étendre.
L’arrivée de cet enfant non désiré par la mère va l’amener peu à peu dans une folie. Dès la maternité, on sent le malaise. Son attitude dérangeante avec cet enfant. Un enfant qui la contraint à rester aux USA au moment ou elle devait regagner l’Italie. Elle le protége à outrance de dangers, danger de nourriture, danger de la ville, le bruit, la pollution, la médecine…
Le film se transforme alors en drame, limite cauchemar, dans un suspense parfois insoutenable pour le spectateur. La jeune femme s’enferme et enferme son couple, son bébé dans l’appartement familial. On se retrouve dans un huit clos étouffant. Elle dépérit entrainant avec elle le bébé. On tremble à chaque fois qu’elle s’en occupe. On attend alors que le père fasse quelque chose pour éviter la catastrophe.
Le couple est assez caricatural. Un père aimant, compréhensif, et une mère qui décline psychologiquement et physiquement. L’évolution fait que l’on perd toute empathie pour la mère. C’est assez étrange pour nous spectateur de basculer autant du coté du père. Le réalisateur renforce le malaise avec une musique inquiétante. La caméra est très proche des visages, et parfois les déforme. Cette sensation de proximité alimente notre angoisse.
Hungry Hearts présente le père comme un acteur passif face à la destruction de sa femme. Il est aimant, limite aveuglé par l’amour qu’il porte à sa femme, mais n’arrive pas du tout à agir pour sauver son enfant. Il doit absolument éloigner l’enfant de la mère, ou alors sortir son épouse de cet appartement, de cette ville qu’elle semble haïr. Et on attend son geste.
Le dernier quart d’heure du film est sombre, tragique. Tellement différente de la première scène qui semblait annoncer une comédie romantique décalée.
L’actrice italienne Alba Rohrwacher nous fait très bien ressentir le malaise de son personnage, on ne sait pas trop si elle est obsessionnelle ou possessive ou les 2 avec son enfant. Pour certaines scènes, on a tellement peur pour le petit. Elle est dans la destruction. Adam Driver est tout aussi parfait. Tout comme Alba Rohrwacher, il nous fait ressentir ses émotions, passant par pas mal de stades.
Hungry Hearts est un film psychologique réussi. Flippant !