Chris Brown & Tyga « Fan of a Fan : The Album » [Deluxe Edition] @@½
Sagittarius Laisser un commentaireOn s’était dit « plus jamais ça » depuis les deux loupés de R Kelly & Jay-Z avec leurs Best of Both Worlds. Et pourtant… Chris Brown et Tyga viennent de sortir leur projet cross-over Fan of a Fan, en précisant – comme il est dit – qu’il s’agit d’un album. Parce que historiquement, leur premier collaboration remonte à 2010 avec une mixtape du même nom. C’est vrai que le rappeur de Young Money et le chanteur r&b ont pas mal de points communs, ils haïssent Drake et ne pensent qu’à ça non-stop. Ils ont manqué de préciser que c’était un album porno…
Lecture lancée sur « Westside« , pour jauger un peu, deviner à quoi s’attendre et c’est foutrement prévisible. Le refrain résume tout ; « Tonight we tryin’ to freak some/Bring a friend, bring a friend, it’s a threesome/So tell me girl what you drinking? ». Pas la peine de passer la suite? Allez si, soyons fous. Le second morceau « Nothin’ Like Me » incite impunément à l’adultère (« I know you got a nigga, don’t lie/Fuck your boyfriend, not tonight/I’ma make you mine, all night/Damn I’m on your ass can’t hide it« ). Voilà le vrai challenge, pas seulement draguer les filles célibataires, trop facile, mais amadouer celles qui sont maquées avec le baratin du genre « tu serais plus heureuse avec moi qu’avec ton keum, en plus j’ai grave de la thune » et la nuit d’après les mettre sur leur tableau de trophées (idem sur « Real One« ).
C’est simple : pas un titre ne se dispense de champs lexical composé de « ass », « bitch », « pussy », « fuck », « dick » (mais curieusement ça ne parle explicitement de double-pénétration). La gaule TOUT LE TEMPS. Il y a aussi ce paradoxe gênant entre essayer de se la jouer respectueux de la femme, avec la carte du romantisme de comptoir, alors que leur unique objectif est de frimer comme des dalleux pour mettre leur bite au chaud. Besoin d’un dessin? ((_)=====D ({}) « Imma make that pussy remember me » qu’il dit l’autre.
A des degrés très bas (plus bas que la ceinture), ce n’est que de l’entertainment. On ne va pas demander à Chris Brown et Tyga de faire preuve d’intellect du jour au lendemain, leur sang circule pas au-delà du nombril. Les prods ne sont pas non plus très recherchées, c’est dans la tendance des prods westcoast de DJ Mustard (que l’on identifie en 2 secondes chrono) et les plagieurs de DJ Mustard (sur le single « Ayo« , « Real One« , « I Bet« …) dont il est vraiment difficile d’identifier les éléments de contrefaçons tellement c’est archi simple de copier son style. Fan of a Fan alterne entre ça et des morceaux plus r&b, parfois poisseux comme un slip moite (« Girl You Loud » et son refrain atroce).
Le comble, c’est que Chris Brown qui rappe mieux que Tyga (sur « Remember Me » et « DGITFU » avec en prime un clin d’œil à Eminem), c’en est presque humiliant pour le petit copain de Kylie Jenner. En revanche je soupçonne Chris Breezy d’utiliser de l’autotune, et ses parties chantées sont pareilles que les centaines de couplets ou refrains qu’il a déjà chanté. On tourne en rond. Les featurings ont une allure de carré VIP, avec 50 Cent, Pusha T, Wale, T.I., Schoolboy Q, Fat Trel et le libéré Boosie Badazz (anciennement Lil Boosie).
Reste les bonus track, qui se distinguent de l’ensemble des douze titres et s’avèrent être plus intéressantes que tout ce que l’on vient de supporter. On peut citer « Wrong in the Right Way » (co-produit par Scott Storch) dont l’air rappelle « Between the Sheets » des Isley Brothers et le dancefloor « It’s Yo Shit« .
Ils nous le répètent sans arrêt sur cet album : Chris Brown et Tyga veulent baiser ta gow et celles des autres, en soignant leur swag de bad-bourgeois pour jouer les aimants à teu-cha. Fan of a Fan est un album de beaux enculés haha. Autrement c’est correct pour un album de vacances. Néanmoins ce serait bien d’arrêter de prendre les femmes pour de simple objets de plaisirs, sincèrement.