Nestlé a annoncé le lancement de 1000 robots vendeurs de cafés dans les magasins de la firme. Tout le monde a entendu parler des « robots tueurs » autonomes. Le mot « drone » est désormais un mot couramment entendu dans les médias. Nombre de programmes ont déjà remplacé l’homme dans les grandes entreprises. Même dans le monde de l’open source, les imprimantes 3D ne sont plus loin de pouvoir construire le gros œuvre de votre maison écologique… Ces exemples ne représentent que les prémisses du potentiel « infini » des nouvelles technologies. Que doit-on attendre de l’avenir ?
Il y a deux prismes pour observer cette évolution :
A. La panique
« Sans activité, pas de travail, sans travail, c’est la faillite de l’état et à la guerre civile ! arrêtons les machines ! »La peur est légitime quand les choses changent. Mais l’histoire nous démontre que ces choses ont toujours changé à la fois positivement et négativement. Le bilan n’est ni blanc ni noir, il est gris. Chaque nouveauté apporte son lot de miracles et de mésaventures. Lors de l’industrialisation, la mécanisation a permis de réaliser une tache avec dix à cent fois moins de main œuvre. La peur de la machine à tout faire était réelle mais rien ne pouvait l’arrêter. La situation était-elle véritablement différente ? Si on met de coté les problèmes environnementaux de l’industrialisation et la logique managériale, la difficulté du travail fut graduellement réduite malgré que les tâches manuelles répétitives gardaient un caractère abrutissant. Le chômage est devenu structurel et la société s’en est accommodé.
Par ailleurs, il parait impossible d’arrêter cette évolution quasi « naturelle ». Même si c’est difficilement concevable, la technicité des machines ne cessera d’évoluer. Les garde-fous possibles concerneront surtout les droits des machines en société, pas leur niveau de complexité.
Ainsi, l’activité va-t-elle se redistribuer équitablement ? La peur est légitime mais c’est ici qu’un choix collectif va s’imposer…
B. Le pragmatisme
« L’homme a toujours cherché à se libérer du travail grâce à la machine, la société doit simplement s’adapter »On peut déjà affirmer qu’il n’y a plus assez de travail pour tous et qu’il risque d’y en avoir de moins en moins (sauf en cas de manque énergétique mais c’est un autre débat). La bonne nouvelle, c’est que c’est un peu le but de l’Évolution. L’homme cherche à alléger son « tribut » de vie. Même un chef d’entreprise obnubilé par son chiffre d’affaires va, en général, essayer d’optimiser son temps de vie. Nous cherchons donc à profiter de la vie, de notre famille, de la nature, des rapports humains, du temps d’amusement, de l’art, du bricolage, etc… Nous avons certainement une soif naturelle pour l’activité libre, mais le travail actuel représente pour beaucoup une obligation de survie, une pénibilité et une soumission. En étant remplacés par des machines, ces travaux laborieux représentent une libération. Le robot produit plus de richesses, plus vite, plus efficacement sans peine. La question est donc : qui va profiter de ces richesses ?
C’est ici qu’il faut « paniquer ». Car si aucune politique intelligente n’est menée, les richesses produites par les machines profiteront exclusivement et en toute logique à leurs investisseurs, donc aux capitaux. Et qui détient actuellement assez de capitaux aujourd’hui pour développer de pareilles technologies ? Ni vous ni nous.
Ici réside donc la question clé. La « Machine » appartient-elle à l’Humanité ? Le fruit de son travail doit-il nourrir les Hommes ? Où une minorité d’investisseurs ?
Pour l’instant, inutile de dire « Adieu » à son travail. Une réponse collective et probablement mondiale s’imposera d’elle même tôt ou tard. Reste à savoir si cette question sera tranchée démocratiquement dans le calme, ou si de grands mouvements sociaux seront nécessaires, comme par le passé. On a notre petite idée sur la question.
Source : Centpapiers