Cette semaine au cinéma, on replonge dans le monde où s’affrontaient les filles à brushing super laqué et les baba cool pas bien lavés. C’est un Joaquim Phoenix en cheveux longs et rouflaquettes dignes de Wolverine que l’on retrouve dans Inherent Vice de Paul Thomas Anderson (Warner Bros France).
Synopsis : L’ex-petite amie du détective privé Doc Sportello surgit un beau jour, en lui racontant qu’elle est tombée amoureuse d’un promoteur immobilier milliardaire : elle craint que l’épouse de ce dernier et son amant ne conspirent tous les deux pour faire interner le milliardaire… Mais ce n’est pas si simple…
C’est la toute fin des psychédéliques années ’60, et la paranoïa règne en maître. Doc sait bien que, tout comme « trip » ou « démentiel », « amour » est l’un de ces mots galvaudés à force d’être utilisés – sauf que celui-là n’attire que les ennuis…
Pourquoi on ira voir ce film ?
1 – Parce que c’est l’adaptation du roman éponyme de Thomas Pynchon, auteur américain surnommé “le reclus”, classé par certains critiques littéraires parmi les meilleurs de sa génération au même titre que Philip Roth ou Cormac McCarthy, mais si farouchement attaché à la protection de sa vie privée qu’il apparaît dans Les Simpsons avec un sac en papier sur la tête !
2 – Le film est réalisé par Paul Thomas Anderson, jeûne réalisateur très exigeant pour les uns, très arrogant pour les autres et qui a pourtant déjà à son actif des films marquants comme Boogie Nights. C’est également lui qui a révélé le talent d’acteur de Mark Wahlberg, Magnolia, un des très rares films qui confirme que Tom Cruise est un vrai acteur, et surtout There will be blood, qui a donné pas moins de 28 récompenses dont le Bafta, Le SAG Award, le Golden Globe et l’Oscar du Meilleur Acteur à Daniel Day-Lewis.3 – Outre son caractère bien trempé, le réalisateur a la particularité de tourner souvent avec les mêmes acteurs et c’est ainsi qu’il reprend Joaquim Phoenix, déjà à l’affiche de son précédent film The Master aux côtés du regretté Philip Seymour Hoffman, son acteur fétiche avec lequel il a tourné pas moins de 4 films ! Le frère de River, celui qui nous a quitté bien trop tôt, incarne une fois de plus avec brio un de ces personnages de looser attachant, bordeline et prêt à toutes les folies par amour qu’on a bien connu dans le cinéma de James Gray (The yards, La nuit nous appartient et Two Lovers). C’est donc avec une certaine tendresse qu’on va retrouver son physique de nounours et cette tristesse permanente dans ses yeux, tandis que lui retrouve sa partenaire de Walk the line, le menton le plus volontaire d’Hollywood, Mrs Reese Whiterspoon.
4 – Egalement présents dans ce casting, l’inégalable Benicio Del Toro, l’obscur frère de la grande Julia, Eric Roberts, Owen Wilson qui sort enfin de la page des faits divers, rubrique clown triste, ou encore le caïd de la série The Wire, Michael K. Williams A.K.A. Omar Little !
5 – Après toutes ces semaines de course à l’Oscar et sa longue liste de biopics d’illustres personnages, on va opter pour l’histoire moins importante pour l’histoire de l’humanité mais sûrement plus drôle d’un homme presque ordinaire ! S’il s’agit du film du réalisateur qui a connu le moins de récompenses, cela n’enlèvera rien, on le croit, à la qualité de son cinéma. Après tout, même Robert Altman, une de ses plus grandes influences avouées n’a pas connu que des succès.
Et vous la Team DieseMag, qu’irez-vous voir au cinéma cette semaine ?