Seconde étape de l’aventure, la recherche des vestiges du mur. Devant la reconstruction agressive (comprendre : « ultra moderne, ultra rapide, ultra tout »), on peut s’interroger sur l’état d’esprit des berlinois devant ce pan de leur histoire.
D’un côté, on comprend la volonté de garder des reliques de cette époque difficile et tourmentée du « mur de la honte ». Quand on parle du devoir de mémoire à nos jeunes élèves, l’exemple de Berlin est un exemple aisé à comprendre. « Plus jamais ça », peut on espérer. Une ville, enclavée, encerclée, où les représentants du « monde libre » étaient isolés, donc eux-mêmes enfermés à l’intérieur d’un pays qui ne l’était pas vraiment (libre, vous suivez toujours ?), où des familles s’étaient vues séparées en une nuit et où la traversée d’un monde à l’autre pouvait coûter la vie du jour au lendemain. Etrange sensation il est vrai.
D’autre part, Berlin et l’Allemagne, au vu de leur puissance économique, pourraient être tentés de vouloir jeter un voile pudique sur ces événements peu glorieux. Certes, le mur apparaît, par ci par là, à travers un pan conservé presque miraculeusement ou grâce à l’intervention d’un autochtone gardien du temple qui vous arrête pour vous montrer un morceau du vestige. Celui ci sera habilement coincé entre deux immeubles colossaux ou écrasé discrètement entre deux portes cochères. Le tracé est représenté au sol par une fine ligne de pavés, parfois interrompue par une plaque explicative.
Rien de très visible et on se surprend à chercher où il pouvait bien passer…