Le marathon nocturne de Bordeaux Nissan Lagardère AlainJuppé's tour Europe 1 c'est le 18 avril 2015. Le mois prochain. Déjà. L'entraînement bat son plein. Mes conseils aussi. Il est grand temps d'examiner à la frontale les expressions à la con qui vont rythmer tes temps de passage. Ou pas. Celles que tu oublieras au 35ème km tout concentré sur toi, ta douleur, ta facture d'électricité à payer. Quand plus rien ne comptera à part finir. En beauté ou en mocheté. Finir tout simplement.
Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon.
Célèbre phrase de Mimil (Zatopek), l'homme qui enchaînait les 400m sur piste par paquet de 40 avec les poches lestées de sable. Comment faire confiance à un tel degré de perversité ? De toute façon, c'est du pipeau, de la flûte à bec, de la cornemuse, un chant de sirène. Ta vie n'aura pas changé le 19 avril au matin quand t'iras jouer ton tiercé au PMU du coin. Une bière, deux cacahuètes et l'addition sur le compte de Lagardère SVP, merci.
La volonté de gagner ne signifie rien sans la volonté de se préparer.
C'est Juma qui l'a prononcée celle-là, Juma Ikangaa, gagnant du marathon de New-York 1989. J'avais 21 ans en 1989. Citation intéressante ma foi. Il y manque quand même l'essentiel. Le pouvoir. Croyez-moi sur parole. Et préférez plutôt mon adaptation très XXIème siècle : la volonté de gagner ne signifie rien sans le pouvoir de gagner. Appliqué à ton cas ami marathonien du dimanche, pour être clair, ça signifie, reste au lit, t'as aucune chance de remporter la coupe.
Que vous pensiez pouvoir le faire ou non, vous avez probablement raison.
De Henry Ford. Celui des voitures. De la Ford T. Le travail à la chaîne. Charlot, les temps modernes. Boire ou courir, il faut choisir. Prenez le temps d'y réfléchir sur les quais, tout près du miroir d'eau, au moment de la dégustation de votre gel énergétique.
Le corps d'un athlète et l'âme d'un sage, voilà ce qu'il faut pour être heureux
Monstrueuse erreur de Voltaire, le philosophe pacsé à Zadig. Qui fait du sport à haute dose sait bien que le corps d'un athlète est un bâtiment fragile, un édifice esquinté par l'effort, un squelette à deux doigts de la rupture ou à trois pas du caveau. Pour être heureux il faut juste avoir de l'argent, la santé, la gueule de Georges Clooney et le QI d'une huître marathonienne. Qu'on se le dise.
Pratiqué avec sérieux, le sport n'a rien à voir avec le fair-play. Il déborde de jalousie haineuse, de bestialité, du mépris de toute règle, de plaisir sadique et de violence ; en d'autres mots, c'est la guerre, les fusils en moins.
George Orwell, écrivain anglais. Sans commentaire.
Rien ne sert de courir il faut partir à point
Vous souvenez ? La Fontaine, la morale du lièvre et de la tortue toutçatoutça... je l'ai vécu en vrai cette morale lors du semi-marathon de Bordeaux 2008 ou 2009, 2 kényans qui ratent le départ à cause du changement d'heure et qui me doublent comme des V2 au 15ème km. Bon, vous, ne ratez pas le départ, parce que vous n'aurez aucune chance de me doubler en partant 1 heure après ma joelette... n'est pas kényan qui veut. Amen.
Rien ne sert de courir, il suffit d'arriver.
Je dédie cette phrase de Henri Dreyssé, feu-poète de son état, à tous ceux qui n'ont pas pu obtenir de dossard. RDV à l'arrivée même lieu même heure que les coureurs mais avec vos 75€ d'économie.