Mon ami El-Hadj m'apprend à l'instant le décès de notre cher ami commun Bendjelida Senouci, "La Snouss". Il est parti il y a quelques semaines, un soir de janvier.
Senouci ne vivait que pour l'art. Cela lui valut, hélas, bien des difficultés matérielles entre autres. Poète, chanteur, il connaissait par coeur le chi'ir bedoui. Et nous avons passé de très bons moments ensemble, bien que de tempérament différent.
Nous avions fait les 400 coups ensemble à l'époque où il était dangereux de s'aventurer dans les mots. Ils étaient comptés, surveillés. Cela nous obligea à prendre toutes les précautions, les détours et les voies difficiles, pour dire, même dans ce contexte de grande fermeture, alors que les libertés démocratiques minimales n'existaient pas. Un membre de notre groupe disposait d'un studio dans la cité Michelet à Oran, où nous osions nos rêves, que difficilement nous tentions de partager avec l'extérieur (ciné-club d'Oran, L'Université...) en rejetant les circuits officiels. C'étaient les années noires, les années de plomb, les années 70. Nous finîmes tous (tous le groupe, notre groupe, et d'autres) par quitter notre ville, notre pays. Puis nous nous sommes retrouvés à Paris, notamment chez Larry (angle square de Clignancourt et rue Joseph Dijon-près du Bd d'Ornano) puis séparés, retrouvés...
La dernière fois que je l'ai croisé, c'était - dans des circonstances très particulières - dans les locaux de la LDH à Paris, rue Marcadet où je présentais mon ouvrage "La Folle d'Alger", le 13 février 2013. Il se trouvait en compagnie de Brahim Hadj-Slimane.
Je te salue Snouci. Allah yerhmek.
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Senouci Bendjelida_ Barbès Février 2009
Barbès_ Février 2009