Le ministère de l’Économie allemand s’appuie sur les conclusions d’une étude du cabinet Ernst & Young selon laquelle les coûts mis en œuvre induits par le déploiement des compteurs intelligents dépassent nettement les économies réalisées par les consommateurs (notre précédent article). Du côté de l’Union européenne, une directive de 2009 exige qu’au moins 80 % des foyers soient équipés en compteurs intelligents d’ici à 2020. Berlin risque donc de s’attirer les récriminations de Bruxelles.
Une pose obligatoire en France ?
En France, l’engouement du gouvernement pour le Linky, nom donné au « compteur intelligent », demeure intact. Ce compteur suscite pourtant des craintes relatives aux coûts, à la sécurité des données, et aux ondes émises (nos enquêtes à ce sujet). En juillet 2014, la Commission de régulation de l’énergie a considéré que le cap affiché par les pouvoirs publics français – un déploiement de 95 % en 2020, soit le remplacement de 35 millions de boîtiers à cette échéance – « engendrerait des surcoûts significatifs, sans que des bénéfices supplémentaires pour les consommateurs puissent les justifier ». Le taux de déploiement a de fait été abaissé à 90 % à l’horizon 2021.
La Fédération nationale des collectivités concédantes et régies rappelle aux usagers qui souhaiteraient conserver leur compteur bleu, que « les compteurs sont un bien inaliénable des collectivités concédantes ». L’association Robin des toits appelle néanmoins à refuser la pose du Linky, si l’installeur n’est pas en mesure de fournir un document garantissant l’absence de toute toxicité sur l’ensemble de l’installation. « Ne perdez pas de vue que votre contrat d’assurance de responsabilité civile ne couvre pas les risques liés à ces appareils tels « les dommages de toute nature causés par les champs et ondes électromagnétiques » », souligne l’association [2]. Selon l’UFC Que Choisir, ce refus entraine un risque de résiliation du contrat.
Source : Centpapiers