L'idée est simple : empêcher la transmission de maladies génétiques incurables à l'enfant. Un procédé de procréation médicalement assisté portant ce principe a été autorisé au Royaume-Uni, passant mardi la Chambre des Lords après, en début de mois, celle des Communes.
Il serait cruel, à mon avis, de refuser cette opportunité
Cette technique de fécondation in vitro (FIV) avec remplacement mitochondrial repose sur l'ADN de deux femmes - dont une donneuse - et d'un homme. Et le Royaume-Uni est devenu le premier pays au monde à l'autoriser. D'après la BBC, le premier enfant en bénéficiant pourrait naître dès 2016.
Les opposants à cette technique estiment qu'elle va trop loin en matière de modification génétique et pourrait aboutir à la sélection des bébés et l'eugénisme.
Mais le représentant du ministère de la Santé, Lord Howe, a déclaré lors des débats, que "les familles voient la technologie existante qui peut les aider [et] il serait cruel, à mon avis, de leur refuser cette opportunité plus longtemps", d'après ce média britannique.
Un bébé sur 200 concerné
Concrètement, la technologie consiste à retirer de l'ovule de la mère la mitochondrie - soit le générateur d'énergie des cellules - qui est défectueuse pour la remplacer par une mitochondrie saine provenant d'une autre femme. Après avoir été fécondé par le sperme du père en laboratoire, l'ovule est implanté dans l'utérus de la mère.
L'enfant doit ainsi être dépourvu de maladies comme la myopathie ou le diabète. Outre-Manche, en 2013, un bébé sur 200 a une mutation mitochondriale susceptible de provoquer des problèmes neurologiques, musculaires ou cardiaques, de même que la surdité ou le diabète. Un sur 6500 est gravement affecté et pourrait souffrir de maladies potentiellement mortelles incurables.