Francouvertes – soir 3: «mais ça sonne donc ben!»

Publié le 03 mars 2015 par Feuavolonte @Feuavolonte

C’était la soirée la plus diversifiée des Francouvertes depuis la semaine 1. La pop amoureuse de marijosée a parti le bal, qui a été poursuivi par les compositions électro-pop d’Oli Laroche alors que la soirée s’est conclue sous les notes électro rock des Urban Indians, qui nous faisaient dire quelque chose comme «mais ça sonne donc ben!»

marijosée/Crédit photo: Élise Jetté

C’est la chanteuse manitobaine marijosée qui a cassé la glace avec son énergie contagieuse et son tempérament communicatif. Pas nécessaire de lire le journal intime de cette fille qui n’a visiblement rien à cacher. En passant par une rupture brutale et quelques morons rencontrés ici et là elle nous a littéralement amenés au coeur de sa vie personnelle. Avec quelques mises en situation entre chaque pièce, elle nous a expliqué qu’un gars qui ne répondait pas à nos avances par texto après trois jours était mieux d’avoir un plâtre de la tête aux pieds comme excuse… et s’il ne rappelle pas après une semaine, il est mieux d’être mort. Tenez-vous-le pour dit! Avec une voix très puissante autant dans les hautes que dans les basses, elle a vraiment pu s’imposer vocalement par rapport à plusieurs autres candidats déjà entendus. Toutefois, la faiblesse de la prononciation est une lacune majeure qui empêchait de saisir les textes, qui, après analyse, manquaient beaucoup de profondeur. Cela dit, la présence scénique était tellement au point qu’on avait envie de faire comme si on avait compris les paroles de ses tounes. Je n’ai toutefois pas encore compris pourquoi elle s’était installé un décor de grappes de raisin en plastique. Mystère et boule de gomme.

Oli Laroche/Crédit photo: Élise Jetté

De sa voix malajubesque, Oli Laroche a complètement ramassé par les tripes les apôtres de Julien Mineau. Malgré le fait que, de son propre aveu, il ne possède que très peu d’expérience scénique comme lead singer d’un groupe, il connaissait la game et ça paraissait. C’est un mélodiste doué, qui chante clairement et qui propose des textes qui sortent du cadre. Même s’il a œuvré longtemps dans l’ombre d’Alex Nevsky, Bernhari ou Gaële, il a certainement puisé une solide expérience de scène qu’il a su transposer en étant le principal centre d’intérêt. En plus de faire chanter la foule sur une jolie rythmique entrainante, il a remercié l’organisation et les gens présents, ce que peu d’artistes prennent le temps de faire (point bonus pour Laroche!). C’était une prestation qui était presque au point. La voix inégale du chanteur a un peu dérangé, mais on peut facilement mettre cet écart sur le dos du stress ou de l’inexpérience-du-devant-de-la-scène. Néanmoins, les gens avaient les épaules grouillantes et les pieds gigotant.

The Urban Indians/Crédit photo: Élise Jetté

La soirée s’est terminée par l’éclosion d’une force tranquille. The Urban Indians a failli faire brûler le stage avec un aplomb vraiment difficile à égaler. La voix envoutante de Jean-Philippe Sansfaçon est une chose qui surprend. Plaquée sur les rythmiques précises des musiciens qui conçoivent des mélodies justes et rigoureusement livrées, ça donnait un ensemble solide. The Urban Indians propose un rock électro éthéré instinctif qui a su laisser plusieurs personnes la bouche ouverte. En envolée lyrique, Sansfaçon réussit à s’apparenter à Patrick Watson et le tout s’enfile avec fluidité sur des beats organiques saturés. Si le show avait duré plus longtemps, il y aurait probablement eu des morts, parce que c’est le genre de musique qui nous met dans un état contemplatif où l’on arrête de respirer. Oxygène svp!

Palmarès des préliminaires des Francouvertes 2015 après le soir 3:

1- The Urban Indians

2- Rosie Valland

3- Yokofeu

4- C-Antoine Gosselin

5- Les Guerres D’l’Amour

6- Oli Laroche

7- Jean-François Malo

8- Beat Sexü

9- marijosée

Le party se poursuit la semaine prochaine avec SamueleDeslandes et Rymz. Lundi 20h au Lion d’Or.