Banshee // Saison 3. Episodes 7 et 8. You Can’t Hide From the Dead / All the Wisdom I Got Left.
Le principe du found-footage est quelque chose que j’aime bien mais que tout le monde n’utilise pas forcément très bien. Dans « You Can’t Hide From the Dead », Banshee nous offre une opération de haute voltige particulièrement palpitante et ce en grande partie dû à toutes les caméras embarquées ou de surveillances que l’épisode utilise. Ce n’est pas un épisode qui veut être aussi violent que certains épisodes précédents car l’on se concentre sur un vol. Le vol se déroule d’ailleurs dans de très bonnes circonstances alors qu’il y a une histoire de coffre, que cela permet de remettre Job sur le devant de la scène, que Carrie est de la partie, que Hood ne manque pas de punch et forcément que tout le monde est au sommet de sa forme. La violence dans Banshee est quelque chose que l’on connaît bien mais cet épisode, bien qu’il y ait des scènes de combats à mains nues et à mains armées, n’est pas l’épisode violent par excellence. Ce n’est pas un épisode qui veut nous offrir de la violence gratuite, sauf peut-être quand l’on se concentre sur Chayton puisque ce dernier va passer toute cet épisode caché dans une étable. Il va en profiter pour terroriser une femme et tuer un homme avec une fourche. Il est excellent ce garçon car il n’a aucune limites.
Un peu comme Hood quand ce dernier est prêt à tout pour se venger. Mais dans cet épisode on laisse de côté sa vengeance afin de faire monter en ébullition la chose au fond de lui. L’épisode parvient d’ailleurs à nous donné l’impression que tout va exploser (surtout quand on voit Chayton qui se cache) sauf que le but de cet épisode est loin de ça. L’équipe créative de Banshee ne semble jamais se reposer sur ses lauriers et je trouve ça remarquable car cela délivre des tas de séquences particulièrement intéressantes. Les épisodes s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Cet épisode nous propose donc un shot d’adrénaline rondement bien mené sans que je ne m’y sois attendu. Cet épisode qui permet aussi à la série de faire de nouveaux tests (réussis) d’un point de vue technique et visuel. C’est un épisode qui sort du lot en grande partie pour l’ingéniosité visuelle dont il fait preuve. Je le disais plus haut, j’adore les films de found-footage mais ce n’est jamais toujours très bien utilisé. Le dernier en date que j’ai pu voir était catastrophique (je parle de Projet Almanac). Fort Genoa est donc le lieu parfait pour cet épisode, sans compter que Job et Sugar prouvent aussi qu’ils ont une vraie utilité dans cette série.
Je ne serais d’ailleurs pas contre un spin off centré sur ces deux là. Ils ont une vraie utilité mais au delà de ça, je trouve qu’il y a quelque chose de complètement différent à raconter avec ces deux personnages. C’est deux personnages complémentaires à l’univers de Banshee, tout simplement. Encore une fois, tout ce qui se passe dans cet épisode permet de le confirmer. Je ne m’attendais pas du tout à ce que le rythme de cet épisode soit aussi soutenu d’un point de vue visuel. Le scénario est quant à lui très simple et rappelle encore une fois des films comme ceux de John Woo ou encore de Michael Bay. Il y a beaucoup moins de moyens ici et pourtant, il n’y a rien de honteux. Loin de là. Banshee a aussi une atmosphère propice à ce genre de chose. Cet épisode est une transition, qui permet de se concentrer sur une autre partie de la saison afin de donner envie au téléspectateur de continuer. Car le face à face entre Chayton et Hood, que l’on attend depuis le début n’est pas pour tout de suite. Greg Yaitanes, le réalisateur de l’épisode fait donc quelque chose de merveilleux avec ce qu’il a entre les mains, un script intelligent qui sait ce qu’il veut. Banshee impose donc 20 minutes d’épisode fait comme ça. Changeant complètement la dynamique de la série, mais parvenant également à construire quelque chose qui fonctionne.
On a parfois l’impression de plonger dans un jeune vidéo type Splinter Cell mais mélangé avec quelque chose de complètement différent quand on voit Hood halluciner la présence de Siobhan. Par ailleurs, nous avons tue l’histoire de Deva. Je dois avouer que j’adore cette dernière, sa petite crise d’adolescence et les scènes de combat à main nue dans cette piscine vide c’est toujours jouissif. L’avantage pour Deva ici est assez étrange car la série démontre surtout qu’elle ne sait pas nécessairement ce qu’elle veut faire d’elle mais elle veut surtout la balancer un peu dans tous les sens histoire de montrer le côté confus du personnage qui se cherche encore une identité. On la met dans divers univers tout cela pour la faire dériver petit à petit vers l’inévitable : devenir l’un des personnages les plus importants de la série en saison 4 si jamais elle ne meurt pas d’ici là. Procter de son côté prépare la fin de la saison. Le but de Hood a un moment de la série était de mettre fin tout un tas de choses, puis petit à petit on a vu que Banshee lui a trouvé différents ennemis tous plus intéressants les uns que les autres. « All the Wisdom I Got Left » est un épisode étonnant car il se construit sur plusieurs twists jusqu’à la mort de Chayton que je n’attendais pas du tout dans cet épisode.
Dès le début on veut nous mettre en condition alors que Hood retrouve Chayton dans des combats clandestins. Il est encore invaincu et il va falloir que l’organisateur mette un terme au combat car il n’a pas envie qu’un policier (alors que l’on sait que Hood n’en est pas un) meurt dans ses combats. Ce serait de la mauvaise publicité pour lui, ce que l’on peut aisément comprendre. J’ai adoré cette partie de l’épisode car elle nous prépare petit à petit. Il y a un truc dans la mise en scène qui ne cherche pas à montrer de plans larges de ce qui se passe mais que des plans serrés sur les visages. On a le regard de Hood qui fixe Chayton et le regard de Chayton qui ne l’a pas encore croisé, sans parler de l’adjoint qui lui est ailleurs sans que l’on ne sache vraiment où il est non plus. J’aime beaucoup la façon dont tout cela est mise en scène encore une fois. Cela permet de voir que Banshee n’a peur de rien et surtout pas de nous surprendre. Après ce qui s’est passé a Fort Genoa dans l’épisode précédent, le face à face avec Chayton est quelque chose d’attendu mais pas dans le mauvais sens du terme. Bien au contraire. Je trouve que l’épisode parvient à en faire quelque chose de brillant. Car je ne m’attendais pas à ce que Chayton meurt dans cet épisode, juste à ce qu’il croise à nouveau le chemin de Hood, comme ce que la scène d’ouverture de l’épisode suggère.
Si l’on ne pouvait pas s’arrêter là dessus, l’épisode préfère se concentrer sur la mort de Chayton et la vendetta que mène Hood. Ce dernier est tout simplement brillant dans sa façon de piéger Chayton jusqu’à ce que l’on nous offre une scène digne de la mort d’un certain personnage de Breaking Bad. Je suppose que vous voyez très bien de quoi je parle et je me demande s’il n’y a pas une référence là dedans. Hood et Brock ont développé leur relation depuis l’épisode 3.05. Je pense que c’est une très bonne idée, surtout que l’association de ces deux personnages, grâce à la vengeance (qui n’est pas la même chez les deux personnages) qu’ils ont envie de mettre en oeuvre me plaît énormément. Je suis content que Hood ait eu l’occasion de tuer, sauvagement, Chayton. La mort de ce dernier est tout simplement parfaite, elle correspond à ce dont Banshee avait besoin. Quelque chose de graphique et mémorable pour un personnage qui était tout de même assez emblématique dans Banshee. Chayton a su donné à la série quelque chose de légèrement différent qui fonctionne tout simplement très bien. Finalement, ces deux épisodes de Banshee sont très différents mais visuellement ils sont assez similaires et sont parvenu à faire quelque chose dans ce sens là.
Note : 10/10 et 9/10. En bref, une saison qui clôt petit à petit.