Charles Eloy
LA FERME, est un festival de pop rock indépendant - se déroulant à Louvain-la-Neuve, une ville universitaire située dans le sud de la Belgique, à une vingtaine de kilomètres de Bruxelles - qui en est à sa deuxième édition. Sur scène, quatre groupes continentaux belges, français et luxembourgeois et trois groupes britanniques. Une bonne organisation avec deux salles de concerts avec des volumes différents.
Nos chroniqueurs sont invités à des festivals / showcases en Europe (MaMA Event ( Paris) /Glimps ( Gand) / Womex (Santiago de Compostela). Les organisateurs du festival « LA FERME » prennent des risques en programmant des valeurs confirmées et émergentes dans des styles de musiques actuelles moins connues du grand public. Le public avide de découvertes atypiques est venu en grand nombre et les salles sont remplies à 90%, les autres dix pour cent étant accoudés au bar entre deux concerts.
Un accueil chaleureux : je rencontre Isabelle, une jeune dame fraîche et souriante , assistante en communication, une belle plume dont je retrouve les publications de qualité dans des éditoriaux à couverture nationale.
Ouverture des hostilités avec MOANING CITIES, un groupe Bruxellois à la sauce rock ‘n’ roll psychédélique. Références : Pink Floyd, The Doors, Kula Shaker
« Bread and games » annonce un concert avec un son puissant. Le jeu aérien de la guitare solo remplit l’espace. Valerian, le chanteur-guitariste rythmique (électrique ou acoustique) utilise parfois un vocoder qui change le timbre et la tonalité de la voix avec des effets de réverbérations. Son attitude sur scène me fait penser à Liam Gallagher, mais avec moins de pose.
« Easter » débute avec les lignes de basse de Juliette - la sœur de Valerian - qui a une coiffure à la Amy Winehouse. Ceux qui attendent les cloches de Pâques avec le titre « Easter » seront chocolat.
Tim au sitar nous amène dans le profond de l’Inde. A l’écoute du jeu de Tim sur guitare électrique, je suppose qu’il doit maîtriser les maqâms (échelles mélodiques) et les gammes orientales des joueurs de oud (luth orientale) que nous retrouvons dans la musique du Proche et Moyen-Orient. Je ressens que la vision de Tim sur la musique n’est pas d’un ordre didactique en ajoutant simplement des notes et sons du sitar, mais qu’il s’inscrit dans une logique de pure création musicale, un enrichissement de partage du patrimoine culturel dans un contexte actuel. Toutes ses finesses contribuent au son particulier de Moaning Cities
« Shipbreakers » : Nous plongeons en pleine nostalgie sixties psychédéliques. Nous sommes en 2014. Pas de fumée, la mode des joints est dépassée dans ce genre de concerts. Dans les années soixante, les Beatles ont déjà mélangé la musique indienne avec des riffs pop. Moaning Cities a le mérite de renouveler un genre qui, depuis cinq décennies, touche l’éclosion des sens d’une manière bénéfique.
Le groupe ne se prétend pas être contestataire. Néanmoins, les textes contiennent une observation et une réflexion sur la société actuelle.
« Witches and Dames » : je reconnais les progressions de blues dans les accords. Les musiciens ont une bonne connaissance musicale et présentent des compositions variées.
Moaning Cities : une musique qui se vit d’une manière intense, une communion entre les musiciens et le public
Setlist : Bread and games , Panic in the dark, Easter, Shipbreakers , Please to lose, Witches and dames.