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69%/an de rendement GARANTI! Un contrat d’Aviva menace sa survie

Publié le 03 mars 2015 par Fabien Major @fabienmajor

Depuis 1998, en France, un combat d’envergure est mené par l’assureur Aviva contre plusieurs de ses clients. Sans considérer les conséquences à long terme, Aviva a acheté l’assureur Abeille-vie. Celui-ci distribuait en 1997 un produit financier qui menace mainteanant sa survie.

L’investisseur Max-Hervé George 24 ans, est l’un des principaux opposants de la financière. Lorsqu’il avait 7 ans, son père a investi 8000 euros dans un contrat d’assurance-vie semblable à nos fonds distincts de la société Abeille-vie. Bénéficiant d’un rendement garanti évalué à 68.6% par année, le modeste investissement s’est rapidement transformé en dizaines de millions. Si M-H George enregistre un tel retour d’investissement, c’est qu’il y a dans son entente une faille immense, un passe-droit qui le rendra inévitablement milliardaire!

La police toujours valide est considérée par Challenges comme une « relique d’un temps révolu », un vestige d’une valeur inestimable. Lors de sa souscription, les fluctuations de la bourse n’étaient pas communiquées rapidement et les modifications des placements prenaient des jours voire des semaines avant d’être finalisées. Avant la numérisation des indices boursiers, leur valeur n’était imprimée dans le journal qu’une fois par semaine : le vendredi. Ainsi, Abeille-vie permettait à ses clients de modifier leurs placements tout au long de la semaine au prix du vendredi précédent. Lors de la signature des quelques 20 000 contrats semblables, cet avantage semblait honnête : il laissait aux investisseurs le temps de communiquer avec leurs agents.

Almanac Back to the future
Avec l’avènement d’Internet, M-H George joue donc en connaissant d’avance toutes les cartes sur la table : il peut suivre le mouvement des indices boursiers et faire, à la fin de la semaine, les transactions appropriées. Si le cours d’un des indices de marché présent dans ses options augmente de 2% le mercredi, il achète des parts au taux du vendredi précédent et empoche la différence. Si les placements qu’il possède chutent, il déplace son investissement sans perdre un sou. L’assureur a tôt fait de regretter la création de ce produit infernal et incite les titulaires à accepter la dissolution du contrat moyennant compensation. La famille George, et de nombreux autres refusent.

On comprend bien pourquoi la famille George tient à son contrat! Abeille-vie lui a donné pour 8000 euros, un moyen de lire l’avenir comme Marty McFly dans « Retour vers le futur » avec son almanach de sport. Pendant la crise financière de 2008, cet avantage a été d’autant plus appréciable. Alors que d’autres perdaient tout, M-H George pouvait évaluer la situation et choisir les investissements les plus profitables.

Vers l’infini et plus loin encore

L’investissement de 8000 euros des George vaut maintenant 21 millions. À ce rythme, il atteindra 1 milliard en 2020 et 230 milliards en 2030, soit davantage que la capitalisation boursière d’Aviva.

Il n’est pas étonnant que la compagnie s’acharne contre la famille et conteste la validité de cette police « aux oeufs d’or ». Le potentiel de croissance de leur fortune est sans limites. Le contrat initial ne comporte aucun  plafond de croissance ni d’échappatoire pour Aviva. Depuis 2007, les deux partis s’affrontent en cours. La justice s’est toutefois toujours placée du côté des George : Aviva doit honorer leur contrat. La firme doit aussi indemniser les autres clients qui poursuivent pour « perte de chance de faire prospérer leur épargne selon les termes du contrat initial », ce qui fait craindre à plusieurs l’impact qu’aura le jugement final sur l’avenir de la compagnie et la pérennité des autres contrats d’assurance vie.


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