224 pages / 18 euros
5 février 2015
est un recueil de 4 nouvelles sur le statut de la femme dans l'Inde d'aujourd'hui.
Présentement, la condition des femmes indiennes est considérée comme une des plus difficiles au monde. Dans une société patriarcale et sexiste, leur statut est très restreint : infanticide, mariage arrangé & avec des mineures, violence et harcèlement sexuel sont malheureusement monnaie courante.
La dot des filles, bien qu'interdite par la loi est toujours en vigueur. Elle pèse extrêmement lourd sur les finances des parents. C'est pourquoi, les familles les plus pauvres pratiquent encore l'infanticide ou l'avortement des fœtus féminins.Une dot non payée, entraîne parfois des conséquences funestes sur la jeune mariée comme de la maltraitance. Le divorce reste infiniment rare dans ce pays.
Cependant, il ne faut pas négliger qu'une partie des femmes indiennes ont reçu une éducation plus moderne et elles arrivent à rejeter plus facilement ces contraintes sociales.
♣ Le manuscrit : Cette première nouvelle montre comment une femme intelligente, forte et ayant reçu une éducation moderne peut se libérer du joug d'un mari alcoolique. Cette nouvelle forme une boucle. En effet, nous commençons par la réception d'une lettre de commémoration d'un poète célèbre et finissons en connaissant tout de cet homme et de son lien avec nos deux personnages féminins principaux (une mère et sa fille).
♣ Les ailes brisées: raconte le désenchantement d'être une femme mariée en Inde. Châyâ n'a pas choisi son mari, qui s'avère être extrêmement avare. C'est une femme manipulée, brimée par son époux.Elle passe ses journées à la maison pour s'occuper de son mari et de son fils, sans penser à son propre bonheur. Pour se libérer de cette pression, elle s'évade " mentalement " en édictant des lois imaginaires sur le comportement que les maris devraient adopter avec leur femme. Châyâ prend conscience de sa situation et tente discrètement de se rebeller contre son époux. Elle va même jusqu'à envisager le divorce, jusqu'à ce qu'un évènement la rappelle à son triste quotidien...
Et s'il la désiraient parce que l'accès à son corps était gratuit? (p.71)
elle était sa propriété au même titre que le sofa et ses coussins. si son mari mourrait on tirerait un trait sur elle (p.79)
Ambai est l'un des écrivains tamouls les plus influents d'aujourd'hui. Elle est également traductrice et universitaire, récompensée par plusieurs prix. Engagée dans la cause féminine (fondatrice de l'association Sound and Picture Archives for Research on Women), sa plume est poétique et réaliste.
Le seul point négatif que je retiendrais de ce recueil est la découverte à la fin de ma lecture d'un glossaire qui m'aurait été bien utile. Il aurait été pertinent de mettre une table des matières en début de recueil et non à la fin.
Merci à
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