« Dites Madame, vous nous donnez pas trop de devoirs pour les vacances ? Parce que je vais au ski avec mes parents et après faudra que je me repose, je sais pas si j’aurai le temps de les faire ». C’est sur cette délicieuse question que s’est terminé le dernier cours. Aussitôt, j’ai culpabilisé, je m’en suis voulu (un peu), j’ai regretté (pas trop).
Les pauvres petits étaient, par ma faute, harassés de devoirs, étouffés sous d’abominables leçons à apprendre, des exercices à faire, des livres à lire (pouah). Tout ça alors que la poudreuse les appelle, que la console leur fait de l’oeil, que le canapé les réclame pour dévorer les niaiseries dévastatrices de QI. Cruelle que j’étais.
Mais, fidèle au gimmick que je m’applique à leur répéter quotidiennement (« vous savez bien que je n’ai pas de coeur »), j’ai résisté, assumant jusqu’au bout mon rôle de bourreau.
J’avais pour ma part un lot de copies savoureuses à corriger, histoire de ne pas les laisser seuls devant les devoirs de vacances. Vous avez dit solidaire ?