Kiev attend la nouvelle tranche d'aide du FMI comme une manne céleste, mais l'octroi de cet argent, avertit Bloomberg, pourrait prendre du retard si le conflit militaire intérieur s'aggravait, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Selon le ministère ukrainien des Finances, Kiev doit mettre en œuvre des
réformes pour recevoir ces fonds. Et elles sont adoptées à la hâte. Le
parlement ukrainien, la Rada, doit dès aujourd'hui examiner un ensemble
de projets de loi de réformes et le FMI prendra une décision définitive
au mieux le 11 mars. Entre temps, l'économie du pays a besoin d'aide de
toute urgence.
La semaine dernière, le ministère ukrainien des Finances annonçait qu'il
comptait obtenir 10 milliards de dollars dans le cadre de la première
tranche d'aide, sur un total de 17,5 milliards de dollars sur quatre
ans.
La ministre ukrainienne des Finances Natalia Iaresko a
annoncé que quelle que soit le montant de la première tranche, la moitié
de la somme serait versée aux réserves de la Banque nationale
d'Ukraine, et l'autre au gouvernement pour qu'il tienne ses engagements
extérieurs. Selon ses estimations, la première partie de l'aide
financière pourrait s'élever à 60% du prêt total, rapporte l'agence de
presse ukrainienne UNIAN.
Les réformes attendues de la part du
gouvernement ukrainien touchent au budget national, au Code fiscal et à
la législation des retraites.
Economie ukrainienne avant et après Maïdan
Dans le même temps, le président ukrainien Piotr Porochenko a promis
de faire revenir le taux de change du dollar à 20-22 hryvnias. Jeudi, la
devise ukrainienne avait dépassé la barrière psychologique de 30
hryvnias pour un dollar, et le cours atteignait 40 hryvnias dans les
bureaux de change. L'ancien vice-premier ukrainien Sergueï Arbouzov
explique que la mise en œuvre irréfléchie des exigences du FMI a été la
principale cause de l'effondrement de la hryvnia.
Selon
Alexandre Mikhaïlenko, professeur à la faculté de Sécurité nationale de
l'Académie russe de l'économie nationale et de la fonction publique, en
cas de nécessité extrême Kiev serait contraint de demander le soutien
des USA ou de l'UE, sans attendre le prêt du FMI.
Le directeur adjoint de l'Institut des pays de la CEI Vladimir
Jarikhine souligne pour sa part que dans ces circonstances, l'Ukraine
cherchera à faire des économies sur le prépaiement du gaz russe à
Gazprom. "Si Kiev ne payait pas pour le gaz la Russie et l'UE devraient
trouver un compromis", explique l'expert.
La réunion trilatérale
sur le gaz est prévue à Bruxelles le 2 mars. Il a également été annoncé
hier que la Slovaquie avait augmenté à partir du 1er mars ses
livraisons réversives en Ukraine jusqu'à 40 millions de mètres cubes par
jour, soit 14,6 milliards de mètres cubes par an, ce qui représente
près d'un tiers de la consommation ukrainienne.
Source : SputnikNews