Impressions Marocaines - Le Mellah - 1926

Publié le 02 mars 2015 par Feujmaroc

Impressions marocaines

Nous reproduisons ci-dessous quelques extraits d'une conférence prononcée par M. J. Bigart à l’Association Amicale des Israélites Saloniciem : 

Le mellah

 L'islamisme comme le christianisme a voulu soustraire ses adeptes au contact immédiat des juifs ; au cours de l'histoire, ces derniers ont constaté que cet isolement, tout en étant une marque permanente d'humiliation, était aussi une sauvegarde contre des attaques ennemies. Au Maroc notamment, les mellah — ghettos marocains — étaient enclos de murs épais et solides avec des portes massives, capables de résister à une agression et soigneusement verrouillées la nuit. Derrière ces murs, ces espèces de remparts, les habitants du mellah se sentaient à peu près à l'abri. Mais ce qui faisait leur sécurité causa peu à peu leur malheur ; les murs du mellah n'étaient pas élastiques, et à mesure que la population juive s'accroissait, soit par les naissances, soit par l'arrivée de nouvelles familles, l'espace libre diminuait. Dans la plupart des mellah, on en arriva ainsi à a un entassement tel que les quartiers les plus surpeuplés de nos cités n'en peuvent donner une idée. Les sultans, sollicités d'accorder de nouveaux terrains pour l'élargissement des quartiers juifs, s'y refusaient souvent ; force était alors à ces populations de se resserrer davantage et surtout de bâtir du seul côté qui restait libre, vers le ciel ; vous trouverez dans les mellah des maisons de 4 à 5 étages d'une seule chambre. A mesure que le père de famille mariait un de ses enfants, ne trouvant plus de maison ou d'espace disponible, il ajoutait un étage de plus à sa propre maison. Et cet étage, c'était bien souvent une seule chambre, C'est ainsi que du 16ème au 20ème siècle, l'entassement, le surpeuplement des mellah est devenu tellement excessif qu'il a fini par être désastreux, car si au défaut d'espace, on ajoute l'absence de toute mesure d'hygiène dans les maisons, de toute opération de voirie dans les rues et sur les places, on s'explique les ravages que la moindre épidémie faisait dans ces milieux  et la détresse qui finit par s'y installer à demeure. J’ai visité, en détail, les mellah des villes que j’ai traversées ; ceux de Fès, de Marrakech, de Mogador sont les plus vastes à la fois et les plus impressionnantes. Les Guides du touriste ne se font pas faute de les signaler à l'attention des visiteurs comme des objets de curiosité ; mais pour des yeux juifs, pour un cœur juif, ce sont des spectacles de profonde tristesse. J'ai visité bien des taudis à Paris, j'ai visité les quartiers juifs pauvres à Londres, à Alger, à Tunis : c'est presque de la beauté à côté de certaines rues du mellah de Marrakech. Je suis entré dans des dizaines de maisons et le spectacle qui souvent s'est offert à mes yeux défie en tristesse et en douloureuses constatations toute description.

Mellahs de Marrakech, Meknès, Mazagan.

En Europe et dans l'Afrique du Nord — Algérie et Tunisie — les ghettos ont peu à peu disparu. Au Maroc, ce n'est que depuis l’établissement du Protectorat français que les israélites sont libres de s'installer en dehors de leur antique quartier réservé. Ai-je besoin de dire qu'ils ont largement et rapidement usé de cette liberté ? Mais si les juifs riches ou aisés se sont installés dans les villes nouvelles ou les quartiers neufs, combien parmi les 6.000 ou 7.000 pauvres petits marchands, ouvriers ou meurt-de-faim de Fès, de Marrakech ou Mogador ont les moyens d'aborder les quartiers neufs ? Légalement oui, les espaces libres leur sont aujourd'hui accessibles, mais économiquement non ; le terrain est cher, la main-d'œuvre également, et les autorités interdisent toute construction qui serait de nature à gâter l'aspect général, la beauté extérieure des rues et des quartiers. Mais nombre de juifs riches ou aisés, qui seraient en mesure de s'installer ailleurs, préfèrent rester dans le mellah : besoin ancestral de se sentir les coudes, de se protéger mutuellement par la concentration du nombre ; désir de vivre au milieu des seuls coreligionnaires, à proximité des boucheries cascher et des lieux de prière ; simple effet d'habitudes séculaires. Le fait est que la masse juive reste, plus ou moins volontairement, confinée dans le mellah.

Le costume

De même qu'ils parquèrent les israélites dans des quartiers séparés, le christianisme et l'islamisme leur ont imposé une tenue distincte. Déjà, au 10éme siècle, Al Mansour, Khalife d'Andalousie, les obligea à s'accoutrer de vêtements spéciaux, robe grossière à longues manches ; à la place du turban, un voile de forme grotesque : « Je veux, disait-il, qu'ils portent des vêtements qui les rendent ridicules ».

En 1215, le pape Innocent III introduisit en pays chrétien cette loi barbare. C'était la rouelle, ce signe d'infamie, qui, pendant six siècles exposa les juifs aux insultes et aux railleries.

Costumes traditionnels Juifs de différentes régions.

Au Maroc, on leur interdit, jusque vers 1850, de s'habiller autrement que de vêtements noirs et leur couvre-chef devait être uniformément une calotte noire. L'intervention des Puissances européennes modifia cette situation ; mais l'habitude était prise. De nos jours, les israélites qui n'ont pas adopté le costume européen continuent la tradition du noir, et j'ai vu le samedi à Tanger même, à Rabat, à Marrakech, des jeunes gens couverts d'une élégante djellaba noire avec capuchon de même couleur et, sur le sommet de l'occiput, la petite calotte noire. La femme, dont l'instinct de coquetterie est partout développé, n'a conservé du costume antique que ce qui lui seyait le mieux : jupe brodée, chemisette ou veste de nuance vive, chargée de passementeries de couleur, et, par-dessus, le châle espagnol. Il convient d'ajouter que la jeunesse qui a passé par nos écoles, et même l'autre, a, en grande partie, adopté les modes européennes, môme les plus récentes : robes courtes, cheveux courts, etc. Dans une réception du soir à Fès, des jeunes filles ont tenu à me montrer les modèles de l'ancien habillement marocain et sont arrivées, revêtues des costumes, soigneusement conservés dans des coffres, de leurs grand-mères ou de leurs aïeules ; costumes très riches, brodés d'or, lamés d’argent ou de magnifiques passementeries.. Et c'était un spectacle peu banal, que celui de ces belles enfants, qui s'exprimaient en fort bon français d'ailleurs, couvertes d'atours somptueux, qui évoquaient les siècles morts et l'image d'âmes disparues et qui venaient m'offrir une si curieuse fête des yeux, que Je ne retrouverai plus jamais.

La vie religieuse 

La vie religieuse des israélites du Maroc ne diffère pas sensiblement de ce qu'elle est clans les autres communautés de rite sefardi ; à peu près même organisation, mêmes livres de prières ; modulations analogues pour la lecture de la Parascha. Aux jours de fête, certains Piutim sont intercalés dans le rituel, qui ne figurent pas dans le Mahsor des communautés orientales ou italiennes.

Le vendredi, vers l'heure de la prière, toutes les boutiques, magasins et ateliers juifs se ferment pour ne se rouvrir que le samedi soir. Le repos est général et absolu. Et, dans la journée du samedi ou aux jours de fête, le mellah est en joie ; les ruelles étroites sont encombrées de promeneurs, de flâneurs plutôt. A présent que les juifs se sentent en sécurité complète, on rencontre de nombreuses compagnies d'israélites dans les quartiers neufs, les quartiers européens et même dans les campagnes environnantes. Ils se rendent compte qu'on y respire un air plus sain que dans le mellah.

Le juif marocain est rigoureux observateur des prescriptions religieuses, mais n'a rien du fanatique. Il est même très tolérant et ne vouera pas à l'enfer un coreligionnaire qui, le samedi, aura pris une voiture pour voir un ami éloigné.

Il est profondément croyant, mais, sur ses croyances traditionnelles, se sont greffés des monceaux de préjugés et de superstitions, Les uns dus à la lecture de livres de la Cabbale, gui a exercé une grande influence au Maroc dans les deux derniers siècles ; les autres, aux idées populaires, au contact des musulmans. Les esprits, les mauvais et bons génies, le mauvais œil, jouent un grand rôle dans l'imagination religieuse ; et les pratiques de magie et les incantations remplacent, hélas trop souvent, les idées d'hygiène et les doctrines de saine médecine. Qu'un accouchement soit laborieux, ce sont des amulettes suspendues à la tête du lit qui doivent faciliter la délivrance ; la fièvre est combattue par des incantations de quelque vieille commère ; toutes les maladies, surtout les maladies mentales, et les traumatismes même, sont traitées souvent par ces pratiques saugrenues. Ne nous étonnons pas trop de trouver de pareilles mœurs dans les régions attardées du Maroc ; on n'a pas besoin d'aller loin de Paris pour trouver des coutumes similaires.

Un Pourim à Marrakech

Au Maroc, comme en Orient, il n'existe pas de grandes synagogues à. l'usage de toute une ville ou même de tout un quartier. La coutume s'était établie, en Espagne déjà, que des Israélites fortunés édifient dans leur habitation, ou à côté, une petite synagogue où venaient faire leurs dévotions, amis et voisins. J'ai assisté à Marrakech à l'office de Pourim dans la synagogue du vénérable président Josua Corcos, qu'on appelle le Pacha du Sud. Entrait qui voulait ; faute de bancs suffisants, on s'accroupissait à terre ; la lecture de la Meguila, assez monotone et extra-rapide, ne donnait pas lieu, comme en maints endroits, aux manifestations frappantes de la jeunesse lorsqu'était énoncé le nom d'Aman.

Une particularité du Pourim au Maroc, c'est que tout le monde, hommes, femmes et enfants, se livre ce jour-là et depuis la veille, à la passion du jeu, jeux de cartes, jeux de dés, de roulettes ; jeux de hasard de toute nature ; jeux souvent formidables dans les cercles et clubs, mais surtout jeux populaires dans la rue. Le soir du jeûne d'Esther, j'ai vu des centaines de gamins juifs assemblés autour de quelques joueurs de bonneteau placides qui leur raflaient leurs sous sans réussir à les décourager. Ceux qui n'ont pas de sous, et ils sont nombreux, jouent entre eux des morceaux de gâteaux, des oranges, des citrons, des beignets, une poignée d'olives, des billes, des boutons. On joue toute la nuit et tout le jour. C'est une véritable frénésie. Gomme le mot Pourim viendrait d'une racine Pour, qui, en hébreu, signifie Goral, sort, les juifs doivent se livrer aux jeux du sort, aux jeux du hasard. Je ne suis pas sûr que l'usage vienne de cette interprétation et je croirais plus volontiers qu'il est un vestige de ces fêtes païennes, très débraillées, dont les écrivains romains nous ont laissé des descriptions nombreuses et dont le carnaval moderne est une survivance.

La situation économique

Dans l'ensemble, les israélites ont largement profité des changements qui se sont opérés au Maroc depuis quinze à vingt ans.

L'ouverture des ports, la liberté rendue au commerce, la création de nombreuses usines, de grands et beaux magasins, d'hôtels confortables et parfois luxueux, les chemins de fer et autres moyens de communication, enfin, l'apport d'énormes capitaux européens ont produit du travail, partant de la richesse. Toutes les catégories de la population ont eu part à cet apport, aussi bien l'indigène, qui peut en toute sécurité cultiver son champ et en vendre les produits, qui trouve à s'employer dans les usines, dans les fermes françaises, à l'entretien des routes, dans les gares, dans les hôtels, dans les administrations en qualité d'huissier, de domestique, que l’israélite, qui, depuis des siècles, est l’intermédiaire entre le producteur et le consommateur et qui a vu son champ d'action s'étendre et se multiplier.

Métiers et commerces dans les mellahs

Le juif marocain était, principalement confiné dans les échanges commerciaux ; là comme ailleurs, ses facultés spéciales se sont développées au cours des siècles, et lorsque les conditions politiques et économiques lui permirent enfin de les mettre en action, il s'est trouvé tout prêt et tout désigné pour amplifier son rôle. Certains commerces, comme celui du blé, celui des œufs, qui est considérable au Maroc, et, en général, les échanges avec l'étranger sont, dans nombre de localités, détenus par des firmes israélites. L'extension prise par ces firmes a fourni du travail à des centaines d'israélites — et d'indigènes aussi — bien entendu. De là, diminution de la misère générale, diminution du nombre des petits marchands et colporteurs qui, le plus souvent, gagnaient juste de quoi ne pas mourir de faim.

Ce serait, toutefois, une erreur de croire que le juif marocain s'est exclusivement voué au rôle d'intermédiaire commercial, de boutiquier ou de colporteur. De tout temps et dans toutes les villes, il s'est livré aux professions manuelles ; certaines ruelles des mellah sont entièrement occupées par des ouvriers et on peut voir 20 à 25 petites boutiques ou échoppes, à la suite l'une de l'autre, occupées par une même catégorie d'artisans : c'est ce qui fait le caractère spécial des souks marocains que cette juxtaposition de petite ateliers-magasins fabricant le même article. Certes, l'atelier n'est pas bien grand, deux mètres sur trois, tout au plus, et dans cet espace resserré travaillent parfois trois ou quatre ouvriers, aidés d'un petit apprenti : je dis petit, il n'est pas ' toujours tout petit ; mais, parfois, il est âgé à peine de cinq à six ans, et j'en ai vu de cet âge qui travaillaient pondant des heures à côté des ouvriers, qui vraiment ne les ménageaient guère.

De nombreuses branches de travail manuel sont comme le monopole des ouvriers juifs et personne ne songe à le leur disputer ; c'est le travail du cuivre repoussé ou gravé plateaux théières, brûle-parfums, samovars — la spécialité marocaine qu'on étale de préférence aux yeux des touristes ; la ferblanterie, la maroquinerie. De nombreux ouvriers juifs sont employés à la fabrication du burnous indigène, et, en général, à la confection des vêtements et des chaussures — des babouches plutôt.

Enfin, des milliers de femmes s'occupent, à domicile, de la confection des vêtements et du linge. Il n'est presque pas de maison juive où l'on n'entende le ronronnement de la machine à coudre et innombrables sont les jeunes femmes et jeunes filles qui travaillent 10 à 15 heures par jour sur la machine pour gagner parfois un bien pauvre salaire. Dans les villes comme Rabat, Casablanca, Fès, Marrakech, où l'on trouve ce qu'on appelle de grands magasins, c'est le travail féminin juif qui confectionne à domicile la plus grande partie des vêtements de femme qui y sont débités ou commandés. Le nombre des ouvriers et ouvrières est relativement élevé. D'une manière générale, cependant, l'israélite marocain est surtout voué au commerce.

Des enquêtes auxquelles je me suis livré dans nombre de localités, j'ai acquis la conviction, la preuve, qu'un progrès très sensible s'est opéré dans la condition matérielle des juifs du Maroc. Je ne parle ici que de la masse, je laisse de côté les assez nombreux israélites, qui, dans cette période d'évolution économique et de spéculation, se sont enrichis ; mais cet enrichissement d'une minorité a eu, à différents points de vue, une répercussion heureuse sur l'ensemble de la population juive.

Dans ces sortes d'enquêtes, un écueil est à éviter. Quand on parcourt les grands mellahs et qu'on voit en quelque sorte la profonde, terrible, douloureuse misère de centaines de familles qui vivent presque de rien, de l'air du temps, de quelques misérables aliments mendiés, ce spectacle peut vous entraîner à considérer l'ensemble sous des couleurs trop sombres. Il faut réagir contre ces visions. La situation s'est notablement, heureusement améliorée depuis dix ans.

Et je dirai immédiatement que c'est dans les villes où l'Alliance a fondé des écoles gue ce progrès est le plus sensible. Les jeunes gens qui ont reçu l'instruction sur les bancs de nos écoles ne se contentent plus de ces métiers décriés et de meurt-de-faim auxquels se résignaient leurs pères ; ils ont l'ambition de s'élever matériellement, comme ils se sont élevés intellectuellement, et dès que les circonstances sont devenues favorables, ils se sont trouvés tout désignés pour remplir les cadres du commerce naissant, les nombreux emplois créés pour satisfaire aux conditions nouvelles. Chaque fois, c'était une famille de plus arrachée à la misère.

Prise dans son ensemble, la population juive du Maroc est pauvre, misérable, vit au jour le jour. Ce ne sont pas les quelques centaines ou les quelques milliers de gens aisés ni la demi-douzaine de millionnaires qui peuvent modifier sensiblement l'aspect du problème. C'est par le développement général du pays, par l'accroissement des sources de travail, par la fondation d'institutions philanthropiques, par l'instruction généralisée, que l'on pourra sinon supprimer ce grand paupérisme, du moins en diminuer, et l'étendue, et la profondeur.

La situation sociale

La position sociale de nos coreligionnaires marocains est bonne, je dirai même excellente. Sauf dans les périodes troublées par les guerres ou des soulèvements locaux, leurs relations avec les indigènes ont presque toujours été satisfaisantes ; parlant la même langue, respectant leur religion mutuelle, pratiquant même souvent les mêmes superstitions, vivant de la même vie et souffrant des mêmes abus, les deux catégories de population avaient pris la même mentalité Et si quelque explosion subite de fanatisme musulman troublait parfois leurs relations, elle était due le plus souvent aux excitations d'un prêtre ou d'un caïd qui trouvait son intérêt à dresser les deux éléments de population l'un contre l'autre.

Aujourd'hui, les conflits sont rares, et même, pour ainsi dire inexistants. Je me suis entretenu avec des israélites habitant de petits villages où les musulmans forment l'immense majorité. Tout le monde vit en bonne intelligence, on s'entraide mutuellement et bien des israélites pauvres sont secourus par leurs voisins musulmans. Les enfants juifs et les enfants arabes ou berbères, pareillement dépenaillés, jouent, s'injurient, se battent sans qu'un étranger puisse déceler la religion des uns ou des autres sauf dans la coiffure, qui est différente.

L'arrivée des colons français, italiens, espagnols ou algériens n'allait-elle pas apporter dans le pays le virus antisémitique qui sévit ailleurs ? Là-dessus les avis que j'ai recueillis sont presque unanimes. La politique, le nationalisme qui inspirent l'antisémitisme, n'ont pas pris pied au Maroc ; les colons, les négociants ou industriels européens ont d'autres tâches à remplir qu'à se livrer à ces jeux dangereux, et les journaux locaux, qui sont nombreux, n'ont pas encore adopté cette rubrique pour corser leurs polémiques. Aussi bien, le maréchal Lyautey ne plaisantait-il pas en cette matière, et bien que la presse soit libre au Maroc, comme elle l'est en France, il n'eût pas toléré qu'on excitât une partie de la population contre l'autre. Il l'a prouvé à plus d'une reprise contre les fauteurs de désordre. Son successeur ne laissera pas plus que lui troubler la paix sociale.

J. BIGART.