La Fée Électricité a déménagé. Raoul Dufy l’avait installée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, dans une grande fresque à la gloire du modernisme et du progrès. Takis lui a donné toute sa puissance et son magnétisme au Palais de Tokyo. Le Musée d’Art Moderne et le Palais de Tokyo se partagent une vue exceptionnelle sur la Tour Eiffel, symbole de la capacité humaine à construire plus haut des sortes de totems cherchant à toucher le ciel, à le relier à la terre. Takis ne fait pas autre chose. Ses sculptures pointées vers l’espace, souvent coiffées d’une lumière intermittente, sont autant de signaux adressés soit aux hommes ici-bas soit à d’autres sphères. Les sphères de Takis sont agitées de mouvements plus incontrôlables que ceux des planètes et des étoiles. C’est que nous sommes entrés dans des champs magnétiques à nous faire perdre le Nord. Dans des chants magnétiques grâce auxquels nous entendons la musique interstellaire dans une grande salle où il faut prendre place, face à un ensemble de cordes irrégulièrement frappées par une sorte d’archet faisant sourdre les notes d’un voyage inédit. Et nous sommes aimantés. Comme furent sans doute aimantés les pré-hominiens qu'on voit dans le film de Kubrik, 2001 Odyssée de l'Espace, attirés par un monolithe noir qu'évoque pour moi le mur que nous franchissons à l'entrée de l'exposition.
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