The Little Match Girl by Danish Hans Christian Andersen is a classical children's storyteller, and after Hansel and Gretel, Raiponce and Jack and the Beanstalk, it is now available in its musical version on stage at the Palais-Royal Theater. Let's get ready for a fantastic trip. More in English >> (Translation in progress, come bubble later)
Quand on se souvient à quel point le conte original d’Hans Christian Andersen, d’une vingtaine de pages à peine, était aussi joyeux à lire qu’une rubrique nécrologique dans le journal local, on pouvait légitimement se demander comment un spectacle, tout musical qu’il soit, adapté de l’œuvre en question allait éviter aux spectateurs de tomber dans une sinistrose des plus totales.
©Florian Cléret
Nul doute que la représentation au mot près des déboires d’une petite fille, vendeuse d’allumettes, errante dans les rues du Danemark pour finalement y mourir de froid, pouvait être source de nombreuses séances chez le psy pour ces jeunes spectateurs peu habitués à vivre des histoires d’une telle tristesse.Qu’à cela ne tienne, les créateurs du spectacle, Ludovic-Alexandre Vidal (paroles), Julien Salva (musique), Anthony Michineau (livret) et David Rozen (mise en scène) ont décidé d’appliquer la méthode de ce cher Walt Disney, qui en son temps édulcorait bon nombre des contes qu’il adaptait sur grand écran, afin de ne pas choquer son jeune public.
Méthode pouvant prêter à discussion mais qui a laissé (que cela plaise ou non) sa trace dans l’imaginaire collectif, tant cette relecture du conte d’Andersen semble imprégnée de l’esprit de la firme aux grande oreilles, matinée il est vrai d’une touche de littérature britannique, Dickens en tête.
©Florian Cléret
Ici notre petite fille, rebaptisée Emma, déambule dans le Londres victorien lorsqu’elle apprend qu’elle est l’héritière d’un royaume merveilleux, dont l’accès ne peut se faire que par le biais de ses allumettes magiques déjà présentes dans le conte original.Ajoutez à cela que le royaume en question est convoité par un sorcier maléfique (Fragotov) dont le noir dessein est de s’emparer de l’âme de cette chère Emma ; on peut difficilement faire plus Disney dans le traitement, avouez - le.
Mais il n’y a qu’à voir les nombreux sourires de nos chères têtes blondes, pendant ou après le spectacle, pour constater que la magie opère et opérera pendant longtemps, grâce notamment au soin apporté à la direction artistique du spectacle.
Il fallait bien le magnifique cadre du Théâtre du Palais-Royal pour créer l’harmonie immersive entre les nombreux décors représentant le monde merveilleux et ceux plus sinistres de la réalité, les costumes chatoyants et les nombreux accessoires, le tout nous laissant imaginer l'incroyable travail d’orfèvre en coulisse.
Mais la performance des comédiens reste évidemment le clou du spectacle, la plupart interprétant plusieurs personnages aux multiples facettes.
©Florian Cléret
Pirates loufoques, orphelins tyranniques, voyante déjantée (portée sur la bibine) et monstre à l’accent italien arrivent à nous faire passer de la comédie à des moments plus intimistes avec une impressionnante fluidité, grâce à la mise en scène de David Rozen et au talent indéniable des interprètes.Humour, chants et chorégraphies, tous les ingrédients sont réunis pour faire passer un bon moment à toutes les générations, et s’il faut reconnaître que toutes les chansons ne nous resteront pas en tête au sortir de la salle, les titres comme ceux de l’orphelinat de Collins ou de la bande des pirates, ont de bonnes chances d’être reprises à la sortie par les enfants, au risque d’un syndrome Reine des neiges pour les parents.
Espérons que cela leur donnera aussi envie de (re)découvrir l’œuvre originale, afin de rendre hommage à l’un des plus grands conteurs de la littérature enfantine, au même titre qu'un Charles Perrault ou les frères Grimm.
TomR
En savoir plus :
- http://theatrepalaisroyal.com/2014/10/10/petite-fille-aux-allumettes/