- La gauche mondaine, parisienne, celle de Saint-Germain-des-Prés ?
- La gauche caviar de BHL ?
- La gauche tellement libérale qu'elle défend la vente d'enfants en justifiant la location d'utérus des femmes pauvres pour des couples riches ?
- La gauche de Pierre Bergé qui estime que louer son ventre, c'est la même chose que travailler comme caissière ?
- La gauche qui préfère avoir tort avec Robespierre, Marx, Lénine, Staline, Mao, Khomeyni que raison avec Camus ?
- La gauche qui rend responsables Houellebecq, Finkielkraut et Zemmour des attentats du 7 janvier, qu'elle ne veut pas nommer islamistes ?
- La gauche de Libération qui, le 20 janvier 2014, justifie la zoophilie et la coprophagie avec la philosophe Beatriz Preciado, chroniqueuse dudit journal ?
- La gauche qui fit de Bernard Tapie son héros et un ministre ?
- La gauche qui a vendu une télévision publique à Berlusconi ?
- La gauche qui traque la misogynie et la phallocratie partout dans la langue française et veut qu'on dise professeure et auteure mais qui ne voit pas que la polygamie, le voile, la répudiation, les mariages arrangés, l'excision, le chômage des mères seules, les ex-maris qui ne paient pas les pensions alimentaires font des ravages plus profonds en matière de phallocratie ?
- La gauche qui vote comme Sarkozy sur l'Europe et l'euro, la diminution des retraites et l'augmentation du temps de travail, les restrictions de remboursements maladie, et croit que le danger fasciste est partout sauf là où il est ?
- La gauche qui se croit antifasciste comme Jean Moulin quand elle appelle à interdire le parti de Marine Le Pen ?
- La gauche de ceux qui croient à la liberté de la presse, à la liberté d'expression, bien sûr, mais qui me bannissent de France Inter pendant quatre ans ou demandent qu'on interdise la diffusion de mon cours sur Freud à France Culture en lançant une pétition contre moi au nom de la liberté d'expression ?
- La gauche du sénateur socialiste qui intervient auprès du président du conseil régional de Basse-Normandie pour faire sauter la subvention de l'Université populaire à la demande d'une historienne de la psychanalyse qui, bien sûr, est de gauche ?
- La gauche qui détruit l'école parce qu'elle sait que ses enfants sortiront de toute façon du lot, puisqu'elle s'en occupe à la maison et qui, de ce fait, renvoie les enfants de pauvres dans les caniveaux où Marine Le Pen ou le djihad les récupèrent ?
" Que cette gauche-là ne m'aime pas, ça m'honore " ... dites vous. Voilà donc qui est plus grave que vous ne le pensez, et je crains fort que vous n'ayez à ajouter une autre catégorie : la gauche qui refuse de renoncer à ses valeurs humanistes, à ses préoccupations d'intégration réussie, et qui ne se reconnait pas dans un débat fallacieux sur l'identité culturelle qui est en train de se répandre comme une traînée de poudre toxique dans une certaine gauche à mon sens bien malade pour se perdre dans un tel marécage.
Refuser la réalité du choc des civilisations ne peut se faire que si l'on ignore ce qu'est une civilisation, si l'on méprise l'Islam en lui refusant d'en être une, si l'on déteste la nôtre par haine de soi
Là encore, c'est fort dommage, Monsieur Onfray, et une bien mauvaise nouvelle pour vous : je ne me déteste pas. Et plus j'évolue politiquement, et donc culturellement, mais aussi intellectuellement, et personnellement, et plus je m'aime, enfin, modestement, après un long parcours non dénué d'embûches et de galères que je vous épargnerai. Car je vois, entends, lis, et reçois en miroir de la part d'autres, de plus en plus nombreux, la force de mes convictions, la lisibilité de mes principes conducteurs, et la certitude au quotidien que je ne fais pas fausse route, malgré l'impact que certaines des théories que vous partagez semble avoir sur une population appelée à voter si ostensiblement front national. Une anecdote pour illustrer au passage ce point là : alors que je communiquais comme à mon habitude sur twitter (détestez vous aussi cela ?) une information de nature anti-raciste, un quidam est venu me provoquer sous un prétexte fallacieux, m'interpellant à l'aide l'un de ces arguments lamentables que vous mêmes vous utilisez : gauche bobo, toussa.... C'est vraiment pas de bol : je suis au chômage, comme beaucoup trop, je vis dans un petit appartement dans un HLM de banlieue d'une ville de province, et je redoute de temps à autre que ma voiture ne tombe en panne. J'ai une vie sociale malgré tout. J'essaie de me sentir utile. L'été dernier, par exemple, histoire de m'intégrer dans mon immeuble, malgré que je sois un bon français moyen correspondant aux caricatures en vigueur, sensées me protéger d'un " racisme systémique" , Fatima a volontiers accepté les mirabelles en surplus que j'ai cueillies l'été dernier dans le verger d'un ami, comme Nadine, François, Mohamed, Chantal ou Li. Je ne me suis jamais senti en " insécurité culturelle " ni d'un quelconque " malaise identitaire ", expression d'intellectuels aisés qui manifestement n'ont jamais vécu ce genre de vie modeste... Et donc, pour en revenir au bas du front qui m'a interpellé sur twitter, alors que je tentais en quelques mots de lui expliquer cette réalité sociale là, la seule réponse que j'obtins fut celle ci : " et alors, qu'est-ce que tu veux que ça me foute, tout ce que ça prouve c'est que tu es victime du syndrome de Stockholm, espèce de collabo " ... Voilà ce que l'on obtient assez régulièrement en tentant d'entamer le dialogue avec des gens qui partagent volontiers votre théorie du choc des civilisations... Et ne me dites pas que vous ai mal compris. je pourrais citer à l'envi des extraits du même article que je vais encore incriminer :
" les civilisations naissent, croissent, vivent, culminent, décroissent, s'effondrent, disparaissent pour laisser place à de nouvelles civilisations. Qu'on médite sur l'alignement de Stonehenge, les pyramides du Caire, le Parthénon d'Athènes ou les ruines de Rome comme on méditera plus tard sur les ruines des cathédrales ! " Notre occident est en décomposition ...
... et l'on revient en boucle à l'extrait qui m'a alerté, venant de l'ami twittos, en exergue. Je suis vraiment désolé, mon bon maître en philosophie athéiste d'autrefois, je ne suis ni inquiet, ni inconscient, ni ignorant des trésors d'une certaine civilisation, pas plus que d'autres... dont je ne méprise aucune, justement. Dois-je pour autant comme le bas du front de l'anecdote me sentir malgré moi, et malgré mon expérience certainement pas isolée, menacé ou coupable d'une quelconque collaboration, ou victime d 'un quelconque " syndrome de Stockholm ? je ne crois pas, ayant pour ma part gardé encore tous mes esprits, malgré les événements de janvier 2015 que l'on sait. Ce qui n'est nullement le cas de la cohorte troublée dont les noms s'allongent au fil du temps de manière si insensée, de Zemmour à vous-même. Paix à vos âmes.
NB. Je me demande encore, comme d'autres je suppose, quel événement traumatique a bien pu dans votre vie justifier un tel revirement politique et intellectuel...