de Don Hall et Chris Williams (II).
Sorti le 11 février 2015.
Le dernier né des studios Disney se déroule dans une ville hybride, San Fransokyo, imbibée de culture nippone et de technologie débridée. C’est dans cet univers qu’ont grandi Hiro, 14 ans, et son frère aîné Tadashi, entourés de robots qu’ils s’amusent à programmer. Au cours de ses études, Tadashi parvient à mettre au point un robot infirmier, B-Max. Celui-ci deviendra le compagnon d’Hiro et le suivra pour le meilleur et pour le pire dans sa lutte contre un mystérieux homme masqué manipulateur de minirobots magnétiques et aux desseins peu recommandables.
Hiro et B-Max.
Mettons tout de suite les choses au point : ceci n’est pas un film pour enfants ! Pour adolescents à la limite, mais il faut cesser de penser qu’un film d’animation est forcément pour les enfants. Le fait est que, parce que le film émane des studios Disney, on voit nombre de parents emmener leur très jeune progéniture voir ce film qui pourtant n’est pas à leur portée. Les plus jeunes passeront ici à côté de nombreuses situations dramatiques et dialogues qui nécessitent une certaine expérience de vie. Les créateurs ont ainsi intégré aux personnages des névroses et des comportements (le robot en fin de batterie qui semble complètement saoul !) qui demandent du recul et qui deviennent parfois hilarants, pour un public déjà averti. Les plus petits n’y verront qu’une suite de paroles trop rapides pour eux et des situations qui manquent d’humour. Le film est truffé de scènes écrites par des adultes pour des adultes.
Le scénario, lui, reste classique, relativement prévisible, et comme dans La Reine des Neige pétri de bons sentiments. Nombres de scènes sont néanmoins bien écrites, avec la dose d’humour qu’il faut. Mais le méchant là encore n’arrive pas à la cheville d’un Oscar (Le Roi lion) ou d’un Jafar (Aladin), et on le regrette : les bons contes ont de bons et VRAIS méchants !
D’un point de vue graphique, Les Nouveaux Héros se rapprochent beaucoup du travail effectué par les studios Dreamworks sur Dragon 2. Les eau, cheveux et enchevêtrement de minirobots sont parfaitement rendus, les mouvements des personnages parfaits. Mais le trait de dessin est quelconque et semblable aux autres œuvres actuelles, sans originalité visuelle. On est bien loin de Mononoké, du Chant de la Mer ou de Mr Hublot, et le scénario n’arrive pas à la cheville d’un Wall E ou des Indestructibles. Pourquoi alors continuer à faire de l’animation quand la frontière entre les films à effets spéciaux spectaculaires et l’animation se fait de plus en plus ténue ? C’est la question que l’on devrait commencer à se poser chez Disney !
Pauline R.