- qu’Amnesty International a publié son rapport annuel mercredi dernier. Et c’est si peu réjouissant que le rapport ne s’en réjouit en rien. Le bilan est jugé catastrophique pour les victimes civiles des conflits et la réponse de la communauté internationale à ces violences scandaleuse et inopérante. Ceci est dit ! Le rapport accuse l’ONU d’immobilisme. Ceci est également dit ! Il liste les exactions et les crimes. Des crimes de guerre perpétués dans 18 pays, 18 pays accusés pour la plupart d’avoir violé les lois internationales relatives aux conflits. Un pays sur cinq dans le monde victime de groupes armés. Un nombre de réfugiés record, 50 millions, dont 15 millions déplacés. L'Espagne, la France, l'Italie, la Pologne et le Royaume-Uni qui, à eux cinq, comptent 275 millions d'habitants, n'ont offert qu'un peu plus de 2 000 places d’accueil, soit 0,001 % de leur population cumulée. Dernier chiffre, les trois-quarts des pays ont enfreint la liberté d'expression en emprisonnant des gens en raison de leurs opinions, en menant des procès arbitraires ou en procédant à des actes de torture. Notre beau monde, quoi ! Pince Mi et Pince Moi sont dans mon rêve. Pince Mi tombe du lit. Qu'est-ce qu'il reste ? La réalité !
- qu’on en voit partout même si on ne veut pas les voir. N’essayez pas de deviner de quoi je parle puisque vous ne vous apercevez pas nécessairement que vous les voyez quand vous les voyez alors que vous les voyez bel et bien. Les femmes-objet ou, bien que moins fréquents, les hommes-bibelots, sont partout, dans les pubs, les affiches, à côté des véhicules au salon de l’automobile, en arrière-plan, au second plan, dans le décor des émissions, placés dans le public pour apparaître en ornement autour de la tête de l’animateur-star. Partout. Certains d’entre vous affirmeront qu’ils les voient tous, et que, plus ils sont plantes vertes, plus on les soutient moralement et plus on les aime. Tss, tss ! De récentes recherches en psychologie, par une équipe des universités de Princeton et Stanford, aux États-Unis, montrent que le cerveau ne traite pas les êtres humains de la même manière lorsqu’ils sont présentés comme des objets de décoration. La zone cérébrale qui reconnaît leur humanité s’éteint. On le croit, ça ? On se décide de le croire ? Ou on crie au déni de telles inepties diffusées dans les médias complices ? Pince Mi et Pince Moi sont dans mon rêve. Pince Mi tombe du lit. Qu'est-ce qu'il reste ? La réalité !
- qu’on a tous dans notre bureau, notre salon et au-dessus de notre lit, le portrait d’un grand patron en train de se tapoter le menton. A quoi pense-t-il, à quoi réfléchit-il ? On le sait bien. Quelques naïfs innocents croiraient qu’il cherche solutions pour faire prospérer son entreprise ou augmenter les salaires de ses employés. Que c’est drôle ! Non, son esprit est ailleurs. Un Golden Hello, pont d’or, poignée de mains en or, prime de bienvenue. Ou bien ? Parachute doré, jackpot de départ, qui s’ajoute aux indemnités légales de fin de contrat. Ou bien ? Retraite chapeau, complément de retraite basé sur un pourcentage du salaire de fin de carrière. Ou bien ? Les bonus, hummm les bonus, qui viennent quand on ne s’y attend pas, la bonne surprise, la chantilly sur la fraise jonchée sur la cerise du gâteau façon pièces en or massif montées sur un lit douillet au matelas rembourré de billets. Voilà ce à quoi songe le grand patron aux yeux perdus dans le vague, voguant dans ce qui n’est pas un compte imaginaire. Pince Mi et Pince Moi sont dans mon rêve. Pince Mi tombe du lit. Qu'est-ce qu'il reste ? La réalité !
Magazine Humeur
lundi 2 mars 2015